TH Da Freak – Coyote

Publié par le 9 octobre 2022 dans Chroniques, Toutes les chroniques

Sur ce nouvel album de TH Da Freak (le 5e), intitulé Coyote, on trouve un titre du nom de « Pretty Cool ». Et c’est carrément le qualificatif le plus approprié pour décrire les 11 titres de ce nouvel album. On est pourtant depuis longtemps gâtés avec les trouvailles du label Howlin Banana Records… Mais cette nouvelle sortie apporte (encore) un bon lot de mélodies imparables pour les amateurs de pop délicieusement déviante.

À la première écoute, les arpèges délicats et les harmonies vocales du tranquille « Coyote » ou les cordes splendides et la basse ronde de « Pretty Cool », le second single, avaient déjà fait mouche. Je découvrais le groupe (mais je rattrape mon retard) et ces 2 titres superbes m’ont impressionné au point que je me décide à écrire une (modeste) chronique. Car au détour de chansons à l’apparence simple, se cache bien des pépites de songwriting comme on les aime, servies par une production impeccable (assurée par Stéphane Gillet). Thoineau Palis, compositeur en chef de TH Da Freak, trouve les outils à la hauteur d’une belle ambition. Des titres malicieux aux sonorités parfois inattendues, toujours prêts à surprendre quelque part en garage, folk, ou indie-rock 90’s. Le premier single, « Magali Should Run » évoque ainsi, jusque dans le timbre de la voix, le regretté Elliott Smith. La guitare lead pose quelques notes mélodiques qui résonnent encore longtemps dans notre oreille. Et c’est la grande force de ce disque. Sous ses faux airs de slacker, Thoineau Palis compose une musique ludique et addictive, parfois délicate et mélancolique (« Please Don’t Cry in my Arms », « Magali Should Run », « The Call »), mais avec ce petit grain de folie douce. Comme pour mieux conjurer l’ennui. A plusieurs reprises, me revient ainsi en mémoire le rock barré du Wowee Zowee de Pavement.

Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les 6 minutes (bien) perchées de « My Queen (Ola) », sorte de surf-pop (géniale) passée à la moulinette indie… Ou le foutraque « No Future » qui joue sans vergogne la carte de la synth-pop… avec du vocoder (!), confirmant que le bonhomme a aussi des petits airs du Beck bricolo des 90’s. Il ne néglige pas pour autant les sonorités plus abrasives (l’excellent « Come Rescue Me in the Forest ») si bien que l’ombre de Ty Segall plane encore parfois (« Notorious Man »). Il cultive aussi un certain goût pour l’urgence comme sur l’excellente power-pop de « Sail away », qui clôture le disque, mélodique et tendue et dont le seul défaut est une fin abrupte (vous avez dit frustrant ?).

Et si ce nouveau disque s’éloigne du son plus rêche des débuts (le premier titre s’appelle « Killing Bleach » d’ailleurs, comme un message ?), ce n’est que pour mieux faire briller des compositions aux arrangements finement ciselés. Beautiful Freak.

Sonicdragao

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