Ocre – So Often Lifeblood Comes From Ashes

Posted by on 12 avril 2025 in Chroniques, Toutes les chroniques

(Atypeek Music , Araki Records, 25 février 2025)

Ouverture. Guitare et batterie martèlent de concert. C’est rugueux, entouré de barbelés, l’assaut s’annonce frontal. Finalement, cette voix grave réconfortante n’est pas celle que l’on attendait mais c’est encore mieux comme ça. Ocre s’appuie sur un « gros son » indéniablement, le genre de son qui pourrait laisser craindre un manque de finesse et une absence totale de personnalité. Or si les références/influences ne manquent pas de sauter aux oreilles, une certaine élégance se dégage de la majorité de ses compos. Et des refrains impériaux comme ceux de « Don’t Worry », cet album n’en manque pas. Le duo chant-guitare/batterie clermontois est totalement imprégné d’alternatif 90s, un pied dans le post hardcore, l’autre dans le grunge. Il faudrait être sourd pour ne pas l’entendre et nous ne le sommes pas encore tout à fait même si nous y travaillons.

« So Long » dégage une certaine plénitude avec ses arpèges bien sentis et sa mélancolie poignante. Il y a quelque chose de Failure dans Ocre. De l’aérien côtoyant le brutal. Un zeste de classe pour ne pas sombrer dans le fadasse. « Take a Look » introduit « In the Mirror » (clin d’œil à Korn ? Si c’est le cas, ça ne s’entend pas) et la doublette fonctionne fort bien avec une accélération soudaine et un ton qui se durcit lorsque l’on bascule de l’autre côté du miroir. Sur « I.L.Y. », on pense inévitablement à Soundgarden quand ça mitraille lors des premières secondes et on attend les bras en croix la résurrection du Christ Cornell mais c’est sur un refrain onirique, presque shoegaze, que cela débouche. Assez inattendu et bien vu. Sur l’accablant « Don’t Count On Them », le désespoir est de mise mais la lueur existe, subtile et précieuse.

À défaut de dégager un pouvoir enivrant irrésistible, Ocre coche bien des cases et saura séduire immédiatement ceux qui sont sensibles à ces sonorités. So Often Lifeblood Comes From Ashes n’est pas le grower ultime mais il parvient habilement à exploiter le clair-obscur, mêler des sentiments ambivalents, basculant avec aisance de l’humeur maussade au regain d’optimisme. Prometteur, indéniablement.

Jonathan Lopez

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