Lysistrata – The Thread

Publié par le 1 novembre 2017 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Vicious Circle, 2017)

Il y en a qui galèrent pendant 15 ans dans l’anonymat le plus complet, et d’autres qui gravissent les échelons un à un à la vitesse de l’éclair. Lysistrata est de ceux-là et on ne va certainement pas s’en plaindre.

Un prix Ricard machin chouette (personne ne sait vraiment ce que c’est mais rien que le nom c’est la classe), une tournée qui aura convaincu tous ceux qui ne les connaissait pas (dont nous), un EP dans la foulée pour mettre tout le monde d’accord et à la clé une signature chez Vicious Circle qui en un an aura sorti notamment les derniers Troy Von Balthazar, Shannon Wright et We Insist! qui ont squatté/squatteront bien des tops de fin d’année. Le mien en tout cas.

Donc oui, sans hésitation aucune, Lysistrata est bien un des groupes rock français les plus prometteurs du moment et cette ascension à la Marco Pantani est on ne peut plus méritée. Les voilà donc déjà attendus au tournant à l’heure du premier album.

Leurs plus fidèles auditeurs ne seront pas déboussolés puisqu’ils retrouveront deux titres présents sur l’EP précédent (« Asylum » et « Sugar & Anxiety », dont on vous a déjà conté monts et merveilles ici) dans des versions légèrement remaniées. L’essentiel est donc ailleurs et l’essentiel est fidèle à la réputation naissante du groupe : à savoir une étonnante collision math/post/noise rock, un trio constamment sur la brèche (la musclée « The Thread » en ouverture), la menace d’une explosion imminente qui finit toujours par nous péter gentiment à la gueule (« Reconciliation » et son final post rockeux). Et lorsque tout semble un peu trop classique, voire ronronnant, on n’est jamais à l’abri de voir apparaitre un pont qui s’évade vers un monde merveilleux (« Answer Machine »). Au moment de l’intro, on se disait que ça ne valait pas mieux qu’une courte interlude, et à la fin on a les boules que ça ne dure « que » 8 minutes. C’est ça aussi Lysistrata. L’assurance d’un moment de grâce impromptu qu’on ne voit pas arriver. A l’image de ce final en roue libre en forme d’apocalypse rieuse (« The Boy Who Stood Above The Earth »).

Finalement le seul « reproche » qu’on pourrait faire à ce disque est de ne pas apporter grand chose de plus à l’EP précédent (mais à 5 mois d’intervalle, difficile d’exiger une révolution). Ceux qui ont déjà poncé l’EP comme il se doit n’auront donc droit « qu’à » une ration supplémentaire (5 morceaux tout de même, ça se prend) et à un disque globalement fidèle à ce qu’on était en droit d’attendre. Pour les autres, bienvenue dans l’univers merveilleux de Lysistrata et tant qu’à faire autant opter pour la version longue et son lot de sensations fortes supplémentaires. Pour chacun d’entre nous, The Thread est la promesse de voir grandir un groupe, déjà si talentueux mais encore perfectible par moments, vers des sommets difficiles à mesurer aujourd’hui.

JL

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