Sleater-Kinney – Little Rope

Publié par le 12 janvier 2024 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Loma Vista, 19 janvier 2024)

Je pense que Sleater-Kinney est un des meilleurs groupes de punk rock de sa génération. Le groupe a su apporter quelque chose de frais et ravageur dans un genre parfois un peu étriqué par les codes dans lesquels on l’enferme, trouvant un équilibre parfait entre les voix de Corin Tucker et Carrie Brownstein, entre tension et légèreté, art et pop. Je peux même affirmer depuis que j’ai appris qu’elles ont mangé un cassoulet avec l’un de nos rédacteurs de façon impromptue à la fin d’un de leurs concerts parisiens qu’il s’agit d’un des groupes de punk rock les plus cool de sa génération. Nous n’avons que de l’amour pour Sleater-Kinney.

Si leur discographie était un bol rempli de nourriture, il suffirait d’y plonger la main pour trouver quelque chose de délicieux, sucré, salé, amer, parfois un peu de tout à la fois (umami ?), rageur, épique, mélancolique, you name it, we got it comme disent les américains. Un best-of de Sleater-Kinney pourrait être votre album d’île déserte et vous pourriez même refuser de quitter l’île si vous rapatrier signifiait abandonner le disque sur place. Chaque album a son lot de tubes ou de pépites, quand ce ne sont pas les mêmes morceaux, et aucun de ses classiques n’accuse le poids des années. Nous n’avons que de l’amour pour Sleater-Kinney.

J’irai même encore plus loin. Sleater-Kinney est un des rares groupes qui se bonifie avec le temps. D’aucuns trouvaient The Woods un peu mitigé en comparaison des précédents, aujourd’hui on se souvient surtout qu’il contient parmi les meilleures chansons composées par le groupe. No Cities To Love nous paraissait sympathique, mais à la réécoute il est quasiment excellent de bout en bout. Certains de nos rédacteurs deviennent même élogieux à la réécoute de The Center Won’t Hold ou Path of Wellness, qui nous avaient moins convaincus. Les disques de Sleater-Kinney peuvent nous décevoir, mais chaque nouvelle sortie nous fait redécouvrir les précédentes sous un jour positif. Nous n’avons que de l’amour pour Sleater-Kinney.

Lorsque nous avons appris la sortie d’un nouvel album, c’était dans le cadre d’un communiqué expliquant que celui-ci a été composé suite au décès de la mère et du beau-père de Carrie Brownstein dans un accident de voiture aussi triste qu’inattendu. Cette tragédie a été un moteur créatif, cela a été affiché comme un élément de communication central par le label et les attachés de presse. Nous sommes sincèrement touchés pour cette personne qui en plus d’être selon nos sources un être humain génial, nous a offert autant de grands moments musicaux. Nous la soutenons sincèrement, car nous n’avons que de l’amour pour Carrie Brownstein (et Corin Tucker). 

N’ayant que de l’amour pour Sleater-Kinney et pour les personnes qui le composent (et le composaient), nous ne voulions écrire que des choses positives, et c’est pour ça que nous n’élaborerons pas plus avant sur le fait que la musique de Little Rope reste dans la veine de la direction electro rock un poil dansant prise avec The Center Won’t Hold à laquelle nous ne sommes pas du tout réceptifs, que beaucoup de titres ont du mal à surnager de nos oreilles à notre cœur et que malheureusement les quelques morceaux qui auraient peut-être pu nous plaire sont plombés par cette production à laquelle je suis personnellement complètement hermétique, en espérant que nous pourrons le redécouvrir sous un jour positif à la sortie du prochain album. 

Blackcondorguy

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