Johnny Mafia – Sentimental

Publié par le 18 mai 2021 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Howlin Banana, 21 mai 2021)

18 mai. Il pleut. Le printemps se fait attendre. L’actualité est dramatique. Bref… c’est le moment de se faire une petite chronique. Et le hasard fait souvent bien les choses. Ce Sentimental de Johnny Mafia est parfait pour conjurer la morosité ambiante.

Hasard ? En fait, pas vraiment. Les productions de l’excellent label Howlin Banana (que Johnny Mafia vient donc de rejoindre pour son 3e disque) m’accompagnent régulièrement ces derniers mois (Special Friend, Tapeworms, Hoorsees…). Et force est de constater que leur catalogue est un régal pour les amateurs de mélodies, de (grosses) guitares… et des 90’s. Sans verser dans la nostalgie, Johnny Mafia va convoquer quelques souvenirs au gré des 13 titres de cet album qui va vous mettre le sourire aux lèvres. J’avais déjà pu constater le potentiel prometteur du quatuor de Sens en 2019 du côté de la micro scène du Kiosque au festival Décibulles, au cours d’un set enlevé mais trop court hélas. Confirmation ici sur galette. On a beau rarement dépasser les 3 minutes, il y a un talent indéniable pour les refrains catchy (« Aria ») et les compos à siffloter gaiement. Cette (power) pop à (grosses) guitares redonnerait l’espoir à n’importe quel fan déçu de Weezer (« Phone Number »). On pense aussi souvent à des lutins de Boston, comme sur ce « Split Tongue » inaugural qui rappelle furieusement le « Rock Music » des Pixies. Le groupe a beau l’annoncer clairement dès le deuxième titre – « I’m Sentimental » – il vient plutôt avec des riffs addictifs et des rythmiques frondeuses (« Nail Gun ») qu’avec les fleurs. Ça tombe bien, on adore ça. On enchaîne les bombinettes l’une après l’autre (le vitaminé « Trevor Philippe »), guitares énergisantes et voix (bien) en avant (« Refused »). Ça pourrait marcher avec Kim Deal au chant aussi (NdRC : on se souvient d’ailleurs que le premier album contenait un morceau nommé “Kim Deal” !). Parce qu’il faut bien souffler aussi, quelques titres ralentissent le tempo (« Love Me Love Me », « Ushuaia », la ballade finale « On My Knees ») et/ou recyclent efficacement la formule « couplet cool avec basse ronde – gros refrain avec distorsion on » sans que cela pose « Problem ». L’album est bien trop court (35 minutes) pour comporter des longueurs, et de toute façon, on est d’humeur positive. Trop content de goûter à du rock urgent et immédiat qui annonce la reprise du live et des concerts à venir (bientôt, bientôt…).

Le printemps des groupes français est radieux. Johnny Mafia s’ajoute à la (longue) liste des frenchies à suivre. Et à aller voir sur scène, vu que ces jeunes gens tourneront comme des fous, comme à leur habitude pré-Covid. Elle me fait bien plaisir cette scène française. Avec le concours de labels fouineurs, dénicheurs de pépites (bravo Howlin Banana !), on se régale ! Ça y est, voilà que je deviens Sentimental.

Sonicdragao

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