Cloud Nothings – Life Without Sound

Publié par le 17 janvier 2017 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

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(Carpark/PIAS Coop, 2017)

Au final, donc, un album qui n’est pas complètement raté en dépit d’un début vraiment difficile mais qu’il vaut mieux écouter à l’envers.

Grand bien m’en a pris, car une fois qu’on tente l’expérience de l’écoute inversée, le disque se révèle. Il se révèle même plutôt plaisant. Les premiers morceaux, donc les derniers, sont assez bons et reprennent là où Here And Nowhere Else nous avait laissé, dans un juste équilibre entre le bourrin noisy et un rock indé plus pop. “Realize My Fate” est même une introduction parfaite pour un album du groupe. La fin californienne de “Modern Act” devient alors un simple premier obstacle vite dépassé, et “Enter Entirely” et “Darkened Rings” reprennent leur juste valeur pour des oreilles qui ne sont pas encore usées par la bouillie FM qui suit. Mieux, “Up To The Surface” devient limite sympathique en tant que final apaisé après un “Things Are Right With You” qui finalement passe. Seule “Internal World” est imbuvable peu importe dans quel sens on l’écoute.

Du genre acharné, malgré ma déception, je décide de persévérer. Peut-être, me dis-je, devrais-je prendre le problème à l’envers. Et si je laissais une dernière chance à Life Without Sound et que je l’écoutais en commençant par le dernier titre jusqu’à revenir au premier ?

Là, je risque d’avoir du mal à défendre le disque, car même avec la meilleure volonté du monde, j’ai vraiment du mal à apprécier ce que j’entends. Ce n’est plus un “virage pop” qu’on peut leur reprocher, virage d’autant moins critiquable que cet aspect est là depuis le tout début des aventures musicales de Dylan Baldi, mais bel et bien une collision sans scrupule avec le mur FM. Collision si  éprouvante sur les trois premiers titres qu’elle anesthésie tout le reste. Pris dans ce marasme, le single “Modern Act” que j’avais pourtant cherché à défendre à la première écoute, devient vite insupportable avec son final émétique. Après ça, mes oreilles étaient trop endolories pour écouter quoi que ce soit et la fin du disque est donc passée sur elles comme un disque de brit-pop des années 90 : sans faire de mal, mais sans qu’on n’en retienne rien non plus.

J’attendais tellement ce disque. Et j’avais vraiment un bon a priori. Je faisais partie des défenseurs de Here And Nowhere Else, que j’avais trouvé excellent et dont je pensais que l’approche plus pop que celle d’Attack On Memory était non seulement tout à fait justifiée, mais en plus une vraie réussite. Je partais donc très positif sur ce nouvel album de Cloud Nothings, et je tiens à préciser que ma première écoute était totalement bienveillante. Pire, j’étais même près à les défendre bec et ongles si Life Without Sound se révélait aussi bon que ses ainés.

BCG

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