Interview – Deftones

Publié par le 1 octobre 2020 dans Interviews, Notre sélection, Toutes les interviews

Qui aurait pu prédire une telle carrière à Deftones ? Affublé de l’encombrante étiquette nu metal, le groupe de Sacramento a transcendé sa musique, aboli les frontières, surmonté une tragédie et il est toujours là, vingt ans après son chef-d’œuvre acclamé White Pony, dix après le disque de sa renaissance, Diamond Eyes. Son neuvième du nom, Ohms, marque les retrouvailles avec Terry Date, leur producteur historique, et risque bien de surprendre. Une fois encore. De quoi conforter ses fans fidèles et ceux convertis en route que ce groupe-là n’est pas comme les autres. À l’autre bout du fil, Abe Cunningham, batteur surdoué, n’est pas peu fier du chemin parcouru.

“Cette guerre [entre Chino Moreno et Stephen Carpenter] est très bien documentée mais honnêtement ce n’est pas très fondé (rires). Nous sommes cinq avec des opinions très fortes mais merde, on est capables de se mettre d’accord !”

En apprenant que vous alliez travailler de nouveau avec Terry Date, on aurait pu penser à un retour aux sources. Finalement, c’est peut-être votre disque le plus surprenant depuis de nombreuses années…
Oui, c’est vrai. Mais, en même temps, la vie d’un groupe, c’est d’abord passer du temps avec ses amis. La musique, c’est simplement la conséquence naturelle des moments passés ensemble. Être de nouveau avec Terry fut très important, c’est quelqu’un avec qui on se sent très bien. C’est un très vieil ami, on le considère comme faisant partie de la famille, on a fait tellement de choses ensemble. Il a toujours souhaité revenir et on a dû essayer de nouvelles choses de temps à autre… C’est vraiment un ami merveilleux et c’était hyper confortable de travailler avec lui de nouveau.

J’en reviens au contenu même de l’album. C’est loin d’être le plus immédiat de votre discographie, il m’a fallu pas mal d’écoutes pour le cerner. Ce n’est pas vraiment un disque aux riffs imparables et aux refrains épiques immédiatement reconnaissables… Il est très aérien, porté sur les ambiances, avec beaucoup d’arrangements. Vous avez hésité pour désigner le single ou « Ohms » s’est imposé à vous ?
C’est toujours bizarre pour nous le choix des singles parce qu’on n’écrit pas de chansons pour essayer de passer à la radio. Donc au moment de choisir, c’est toujours un peu compliqué. Nous, on doit juste faire des morceaux. Après, évidemment le management et le label entrent en jeu et on passe à un autre niveau. C’est l’art face au business. Je pense que certaines chansons auraient fait de bien meilleurs singles, mais ça fait simplement partie du processus. C’est un premier aperçu. Et c’est un morceau qui prend de l’ampleur au fil des écoutes, il n’est pas très immédiat.

Je pense aussi, au-delà du fait qu’il y en a de plus accrocheurs, que ce n’est pas un morceau très représentatif de l’album, qu’il s’agit d’un morceau Deftones assez classique. C’était aussi le but, de ne pas trop déboussoler vos fans avec des morceaux comme « Error », « The Spell Of Mathematics » ou « Pompeji » par exemple qui sont plus surprenants ?
Oui, mais ceux que tu évoques seront peut-être prochainement de nouveaux singles. C’est toujours bizarre de donner ce premier avant-goût au monde extérieur. Parfois, les gens aiment, parfois ils détestent, c’est comme ça. Même après avoir sorti plein de disques depuis de nombreuses années, c’est toujours stressant de sortir quelque chose de nouveau. Tu prends ton temps pour faire quelque chose qui te plait et c’est livré à l’opinion du public. C’est un voyage… Mais on a confiance en nos fans, ils savent qu’on ne se résume pas à un seul aspect mais à un ensemble de choses.

Sur ce disque, il y a beaucoup de synthés et claviers ce qui n’est pas une énorme surprise puisqu’on connait votre attrait – celui de Chino (NdR : Moreno, le chanteur) notamment – pour les sonorités des années 80, et de nombreuses reprises en attestent. Est-ce à dire toutefois que Chino a remporté la bataille face à Stephen (NdR : Carpenter, guitariste, plutôt porté sur le metal) ?
Non. C’est drôle, cette guerre est très bien documentée mais honnêtement ce n’est pas très fondé (rires). Nous sommes cinq avec des opinions très fortes mais, merde, on est capables de se mettre d’accord ! Mais effectivement, on parle souvent de cette « guerre » entre eux deux mais ça n’existe pas vraiment. Il y a eu des mésententes mais ça n’a jamais été un problème majeur, ça a simplement été monté en épingle par la presse. Mais, tu sais, il y a beaucoup d’amour entre nous, tout va très bien !

Je n’ai pas choisi le terme « bataille » par hasard. On sait qu’il y a eu des désaccords durant l’enregistrement de Gore (Stephen lui-même a déclaré être un peu « désintéressé »)… Quelles étaient les conditions pour cet enregistrement-là ?
Oui, c’est toujours pareil. Tu vas l’interroger tel jour, où il se sent moins bien que la veille… Même durant l’enregistrement de Gore, Stephen était là tôt le matin pour enregistrer dans notre studio de Los Angeles. Toujours à l’heure, voire avant nous. Mais ce genre de choses arrivent. On est cinq, on est là pour passer de bons moments, se soutenir… L’enregistrement de Ohms était un moment très sympa, ça faisait aussi longtemps qu’on ne s’était pas vus, et puis retrouver Terry, c’était vraiment – comme je le disais – retrouver quelqu’un qui nous convient parfaitement.

Justement Terry avait produit vos quatre premiers albums, vous le retrouviez pour la première fois depuis 12 ans (NdR : il avait aussi travaillé sur l’album Eros, jamais sorti). Qu’est-ce qui vous a poussé à collaborer de nouveau avec lui ? Son goût pour l’expérimentation ?
Je crois que c’est simplement parce qu’on avait commencé avec lui. Et c’est drôle, au moment d’enregistrer White Pony, il nous avait dit « vous savez, les gars, généralement, quand j’enregistre trois albums de suite avec un groupe, je leur dis ensuite d’essayer avec quelqu’un d’autre pour voir comment ça se passe, pour que vous appreniez de nouvelles choses »… Et finalement, on a fait un album supplémentaire avec lui mais ça nous a servi de travailler avec d’autres producteurs ensuite. En tout cas, c’est un véritable confort de travailler avec lui, on a fait du très bon travail ensemble donc, même si c’était bien avec d’autres, on était content de retrouver ce confort.

Comme je l’évoquais précédemment, il y a beaucoup d’arrangements sur ce disque. Comme ces longs claquements de doigts à la fin de « The Spell Of Mathematics », ses cris de mouette sur « Pompeji »… D’où vous sont venues toutes ces idées ? Une volonté de Terry justement de vous confronter à de nouveaux défis ?
Je crois que c’est notre amour pour la musique ancienne. On a fait un petit break en dehors des studios et un de nos vieux amis de Sacramento, Zach Hill, qui est batteur pour plusieurs groupes (NdR : Death Grips, Hella… ou encore Team Sleep avec Chino Moreno), était à Los Angeles et il nous dit « hey, je suis dans un bar, venez boire un verre ». Donc on a fait une pause pour le retrouver et après quelques verres, il nous a rejoints et nous a convaincus de nous mettre à claquer des doigts. C’était un moment très sympa. Et il y a un côté doo-wop 50s, quartets de barbershop (quatuor de salon de coiffure)… C’est quelque chose qu’on n’avait jamais fait jusque-là et on s’est tous mis en mode « allez, tout le monde claque des doigts ! », c’était vraiment fun. Et il y a une bonne reverb sur les claquements de doigts, ça nous emmène clairement quelque part.

J’en reviens aux synthés très présents sur ce disque, l’album s’ouvre par de longues notes de synthés et « Pompeji » s’achève par deux minutes de synthés également, ils sont parfois très présents sur les refrains… Frank Delgado s’est-il montré plus impliqué que jamais dans la composition ?
Et bien, ce genre de trucs nous vient comme ça. On ne jamme pas énormément, ça arrive comme ça. Frank écrit ses parties, et nous les nôtres. Il est le dernier à enregistrer ses parties, avant les voix. Même parfois au moment des voix. Et une fois que tout est enregistré, on se dit parfois qu’on pourrait remplir un peu l’espace par ci par-là, c’est comme ça qu’on fonctionne. On construit une maison, la basse et la batterie sont les fondations et puis on ajoute plein de trucs au-dessus. Au moment de faire les voix, on voit ce qu’on peut ajouter ou enlever, c’est là que Frank ajoute ses textures.

L’album a d’ailleurs mis plus d’un an à se finaliser, en partie à cause du confinement, ce genre de procédés n’est-il pas risqué ? Il peut y avoir la tentation de toujours vouloir apporter des retouches, de ne jamais être vraiment satisfait. C’est ce qui s’est passé ?
Pour cet album, on avait fait le choix de prendre du temps, de faire un an de pause. Et finalement, d’une année, on est passé à deux. Durant cette période, on se réunissait quand même tous les mois pour se retrouver et composer. On a tout fini d’enregistrer l’an passé, en juin et juillet. On était de retour à Los Angeles et il fallait retourner à Seattle pour les voix et le mixage. C’est quand on a commencé à mixer que la Covid a débarqué. Ce fut clairement un obstacle pour nous. C’est beaucoup plus simple de pouvoir échanger, tous dans la même pièce. Il fallait s’envoyer des fichiers, attendre que chacun fasse ses retours pour effectuer des changements. Ce fut donc clairement un obstacle. On est toujours assis à attendre, à espérer pouvoir partir prochainement en tournée. Ce n’est sans doute pas tout de suite…

Maintenant que vous êtes beaucoup plus expérimentés, vos relations ont-elles changé avec Terry ? Sur des vidéos de sessions d’enregistrement de votre album homonyme (2003), on avait le sentiment qu’il agissait un peu comme un père auprès de vous… « Allez au boulot, arrêtez de jouer aux dominos ! » (Rires)
Mais oui, c’est drôle, il est clairement une figure paternelle pour nous ! Et personne ne veut mettre en colère son père ! (Rires) On le connait depuis si longtemps. Il y a toujours de longs moments d’attente en studios, son boulot c’est aussi de nous aider à garder le rythme. À ne pas perdre de temps, ce qui signifie perdre de l’argent. Et perdre sa vie. (Ironique) Après, on peut très bien le dégager ! Mais ce n’est que de l’amour. Comme je disais, c’est vraiment comme une famille.

Vous aviez enregistré un autre disque ensemble, le fameux Eros, enregistré peu avant l’accident de Chi Cheng (NdR : l’ancien bassiste du groupe qui, après de longues années de coma est décédé en 2013), y a-t-il une chance qu’on puisse l’écouter un jour ou est-ce trop lié au passé pour vous pour y revenir ?
J’en ai parlé des centaines de fois. L’album n’a jamais été terminé. Vu que ce sont les derniers enregistrements de Chi, je comprends évidemment la curiosité du public pour l’écouter. Mais il n’a jamais été terminé. Et bien sûr, ça correspond à une période horrible de nos vies. Mais il y avait de bonnes chansons dessus. Même à l’époque où on le faisait, on était vraiment en train de se retrouver, de travailler nos liens, souder notre amitié dans le groupe. Bon, tout n’était pas très bon (rires) mais on avait d’excellentes chansons. Après, comme il n’a jamais été terminé…

[Avec White Pony] on cherchait vraiment à tracer notre propre voie et à aller à contre-courant de tout ce qui était très populaire dans le rock et la musique heavy de l’époque. C’était indiscutablement quelque chose de très risqué mais ça nous semblait bon, sincère, vivant ! Je pense qu’avoir fait ce disque est probablement ce qui nous permet d’être toujours là aujourd’hui.”

Ce nouvel album arrive en 2020, soit vingt ans après White Pony, dix après Diamond Eyes qui était votre premier album sans Chi. Deux albums charnières, chacun à leur manière donc. Vous aviez cela en tête avec l’idée que ce disque devait être un jalon important dans la carrière du groupe ?
Non. On essaie toujours de faire le boulot sérieusement et on ne sait jamais ce qui va sortir des sessions de compositions. Donc je crois qu’on n’y réfléchissait pas vraiment en ces termes. On était juste contents de se retrouver et de voir ce que ça allait donner. C’est assez incroyable d’avoir un disque comme White Pony qui a toujours une grande importance pour beaucoup de gens vingt ans après. Pour Diamond Eyes, c’est différent bien sûr, Chi n’était plus avec nous. Cet accident a eu un impact très profond sur nous, après des années d’attente, à devenir dingues… On a perdu toute insouciance, cet accident nous a fait prendre conscience du temps qui passe, de la fragilité de la vie, ça nous a vraiment soudés. En tant que membres du groupe, amis, frères. On était toujours en bonne santé pendant que Chi ne l’était pas, il s’est passé cinq ans avant sa mort. Avec Diamond Eyes, on avait essayé de se montrer optimistes malgré la mauvaise période que l’on traversait. Il s’agit donc évidemment de deux disques très importants pour nous. Pour celui-ci, l’avenir nous le dira…

Lorsque vous avez enregistré White Pony, vous réalisiez que ce serait un tournant dans votre carrière ?
Non, vraiment pas. On était vraiment heureux et excités de faire un nouvel album. C’est le troisième, on avait déjà fait de longues tournées à travers le monde, ce qui nous a permis de voir beaucoup de choses. On était très ouverts, à propos de tout ce que tu peux imaginer, « le rock’n roll ». (Rires) On était assez fous à l’époque ! Mais on était super contents de faire un nouveau disque et on était très attentifs à la musique du moment, on cherchait vraiment à tracer notre propre voie et à aller à contre-courant de tout ce qui était très populaire dans le rock et la musique heavy de l’époque. C’était indiscutablement quelque chose de très risqué mais ça nous semblait bon, sincère, vivant ! Je pense qu’avoir fait ce disque est probablement ce qui nous permet d’être toujours là aujourd’hui.

Vous avez effectivement pris beaucoup de risques à cette époque. Qu’auriez-vous fait si le disque avait été mal reçu ? Vous auriez pu envisager de revenir en arrière, en considérant que vous étiez allés trop loin ?
Je ne sais pas. On a toujours fait ce qu’on souhaitait faire. Mais c’est difficile de sortir quelque chose de nouveau et de le proposer au monde, on ne sait jamais quelles vont être les réactions. C’est flippant mais c’est aussi le jeu, à quitte ou double. Tu crées quelque chose, tu fais un disque et c’est pour l’éternité ! Mais si ça n’avait pas marché, je suis sûr qu’on aurait poursuivi notre propre chemin, c’est ce qu’on a toujours fait. Je suis content d’avoir un disque que les gens apprécient toujours de nombreuses années plus tard. C’est quelque chose d’unique.

White Pony est peut-être l’album où tu as eu le meilleur son de batterie. Elle est très en avant, la caisse claire est accordée très haut, tu la frappes souvent en rimshots, les toms aussi sont assez hauts. Cette importance sur le son de ta batterie, ces réglages spécifiques, les avais-tu en tête en arrivant en studio ou Terry t’a-t-il influencé là-dessus ?
J’ai toujours aimé avoir une caisse claire comme ça, c’est très Stewart Copeland de Police. C’est un de mes batteurs préférés et j’ai toujours voulu imiter son son de caisse claire. Je ne peux pas jouer comme lui mais autant m’en inspirer. Terry est évidemment un producteur mais beaucoup plus un ingénieur du son. Sur le premier album, on était très jeunes, on essayait d’être très agressifs, c’était tout nouveau pour nous d’être en studio avec Terry, d’être signés sur une major. Sur Around The Fur et White Pony, on a vraiment essayé de travailler notre son avec Terry et effectivement on a tenté pas mal de trucs. Donc là, le retrouver nous a permis de retrouver les fondations du son qu’on avait créé ensemble, il y a vraiment un grand rapport de confiance entre nous.

Tu peux nous en dire plus sur l’album de remixes de White Pony qui doit sortir prochainement ? On sait seulement que DJ Shadow y a participé.
Oui, c’est une histoire très drôle ! On adore Shadow depuis très longtemps. Il est de Davis, une ville juste à côté de Sacramento. Il était le DJ d’une radio universitaire donc on le connaissait déjà et quand son premier album, Endtroducing, est sorti, ça nous a terrassés ! Incroyable ! Donc, avant même de composer White Pony, on avait déjà ce délire « on va demander à Shadow de nous le remixer ! » mais on ne pouvait pas le faire remixer, on n’avait même pas encore l’album ! On est arrivé avec notre mallette, comme des dealers, des cassettes, de l’argent et on lui a fait « remixe ça ! ». Mais bon, c’était une blague. Et là, vingt ans plus tard, Black Stallion est bien réel. Chaque morceau est remixé par une personne différente, Shadow en fait donc partie. On voulait qu’il fasse l’album entier mais il était réticent à s’approprier l’ensemble du disque. Je comprends, c’est humble de sa part. Mais déjà, qu’il en fasse partie, quel plaisir ! Donc un morceau par artiste et ça sort… bientôt !

Et tu n’as pas d’autres noms à donner ni de date de sortie ?
Je ne connais pas la date de sortie et (hésitant) je ne crois pas avoir le droit de te dire les autres artistes. (Rires) J’adorerais mais je ne peux pas.

Vous avez sorti plusieurs fois des disques pour le Record Store Day, vous semblez assez attachés au format physique, qu’avez-vous pensé des propos très controversés du président de Spotify récemment ?
Qu’a-t-il dit ?

En gros, que si les artistes veulent gagner de l’argent avec le streaming, ils n’ont qu’à être plus productifs et ne peuvent se contenter de sortir un disque tous les trois ou quatre ans.
(Hésitant) Oh, c’est compliqué, mec. Allez… Qu’il aille se faire foutre !

En fait, je t’en parle parce que je me dis que vous avez peut-être une dent contre Spotify qui propose une version de White Pony qui débute par « Back To School », morceau qui ne figurait même pas sur la version originale du disque et je crois que ça vous chagrine un peu…
Je ne savais même pas. Je ne comprends pas pourquoi ils ont choisi cette version, peut-être que c’est le label qui a dealé ça avec eux… Ça nous avait énervés quand le label avait ressorti cette version, on souhaitait que le disque soit présenté tel qu’il avait été enregistré. Il devait démarrer par « Feiticeira ». Le label nous avait alors demandé d’essayer de composer un tube, on était furieux ! « Comment osez-vous ? Ce disque est parfait, allez vous faire foutre ! ». Donc on a quand même fait « Back To School » (NdR : qui est en fait une version simplifiée de « Pink Maggit », plus adaptée aux radios). Et puis, c’est comme ça… Je crois que plus personne n’est énervé comme à l’époque. Mais c’est déroutant de démarrer par ce morceau. C’était une tentative du label pour vendre beaucoup de disques. Et ça ne nous a pas plu. Mais c’est comme ça.

Pour finir, j’aimerais te parler d’un groupe qui vient de faire son retour de façon assez inattendue. Un groupe beaucoup moins connu que Deftones mais très important pour vous… Tu vois de qui je veux parler ?
(Il réfléchit et ne trouve pas)

Je pensais à Hum.
Ah oui ! C’est un groupe incroyable. Je n’ai pas encore écouté le nouvel album en entier. Ils reviennent d’une très longue pause. Je me souviens qu’à une de nos premières tournées, ça devait être celle d’Around The Fur, on écoutait beaucoup de disques dans le van et Chino en avait apporté un d’eux et on l’écoutait tout le temps. Ils ont aussi joué à notre festival (NdR : Dia de los Deftones en 2019) et ils ont tout tué ! J’étais trop content de les voir jouer. Je n’ai pas encore écouté tout l’album mais c’est génial qu’ils soient de retour. Un groupe génial, mec !

Un autre groupe qui a déjà joué à votre festival et probablement le plus grand groupe metal français actuel, c’est Gojira. Une tournée était d’ailleurs prévue cette année et a été reportée à l’an prochain. Vous êtes proches d’eux et appréciez ce qu’ils font ?
Oh oui ! Ce sont de vieux amis et on les connait depuis longtemps maintenant. On a toujours voulu tourner ensemble et on a réussi à planifier ça. Mais c’est risqué parce qu’ils sont méchamment bons ! (Rires) On va devoir rester alertes ! Ils sont si carrés, puissants… C’était un de nos rêves de tourner avec eux et évidemment avec tout ce qu’il s’est passé, ça a été repoussé. En tout cas, j’adore Gojira et ce sont vraiment des mecs géniaux.

Interview réalisée par Jonathan Lopez

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Merci à Valentin Gillet

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