Mudhoney – Morning In America EP

Publié par le 11 novembre 2019 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Sub Pop, 20 septembre 2019)

Une sortie de Mudhoney est toujours (pour moi, au moins) une occasion de se réjouir. Je crois que je commence toutes mes chroniques du groupe ainsi. Oui, mais, après un live en demi-teinte pour faire patienter, ils avaient enchainé avec un album génial, qui à mon sens n’est pas loin en qualité des sommets du groupe. De quoi être donc très enthousiaste pour la suite.

Et la suite ne s’est pas faite attendre, puisqu’à peine un an après, Mark, Steve, Guy et Dan enchainent avec un EP qui reprend en fait un certain nombre de titres sortis de façon plus ou moins exclusive (compilation ou 45 tours vendus sur la tournée). On pourrait critiquer la facilité de sortir une compil’, surtout quand celle-ci ne contient que 7 titres dont une version alternative d’un morceau de l’album. D’accord, mais c’est de Mudhoney dont il s’agit ! Quand ces gars ont-ils sorti un disque pourri et inutile juste pour le fric ? Même leur live « en demi-teinte » est super, même leurs démos de Piece Of Cake en exclu vinyle sont jouissives. Alors forcément, là, encore, on prend notre pied. Et vu que les titres en question étaient quasiment introuvables, c’est une bonne initiative de les réunir pour ne pas avoir à débourser un bras pour les ajouter à sa collection !

Parlons de la musique : les morceaux sont dans la veine de Digital Garbage, forcément, mais montrent assez bien l’éventail du groupe, du punk direct introductif (« Creeps Are Everywhere ») au blues swampy final (« One Bad Actor » et « Vortex Of Lies »), en passant par les influences garage et ce qu’on qualifiera simplement de « grunge » par faiblesse journalistique. Le tout avec une énième démonstration de leur sens du riff inné.

Même les morceaux qui pourraient sembler les plus inintéressants, la reprise des Leather Nuns « Ensam I Natt » et la version alternative de « Kill Yourself Live » rebaptisée « Kill Yourself Live Again », sont des réussites. La première a été traduite en anglais par son auteur original et apporte la patte Mudhoney à cette tuerie punk d’une efficacité redoutable, la seconde vire le farfisa et offre donc une version plus proche du live qui n’enlève en fait rien à la qualité ni à la pertinence du morceau.

Bref, plus qu’une compilation ou qu’un nouveau disque, on a l’impression d’avoir droit à du rab de Digital Garbage ; même les paroles semblent encore très engagées. Du coup, les mauvaises langues pourraient dire que cet EP n’a que peu d’intérêt. Pour ma part, l’album étant un de mes préférés de la décennie, je profite goulument comme un gamin qui aurait droit à un rab de frites à la cantine, en me disant que s’il en reste encore, j’en reprendrai volontiers !

Blackcondorguy

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