Tabatha Crash – We Need to Talk

« You wanna know what the truth is? » s’enquiert d’emblée Benoît Malevergne, chanteur de Tabatha Crash (« The Truth »). S’apprête-t-il à nous révéler qui de l’œuf ou du coq… ? Pas sûr. Mais le coq est vénère. Et ils ne le sont pas moins (« ils sont venus buter le coq » avertissaient d’autres en des temps anciens…).
Les accents ne sont nullement radiophoniques, le final souvent cacophonique. Tabatha cogne, Tabatha fulmine, Tabatha nous crache à la gueule et on ne sait trop comment prendre ses compliments, vu le ton adopté (« you’re so handsome, you’re so kind » sur « The Note »). Toujours est-il que vous monterez le volume et laisserez grimper la tension qui n’en demande pas tant. Le formidable « September » ralentit quelque peu le tempo mais n’en demeure pas moins heurté, autoritaire et bigrement entraînant. Le trio parisien avance parfois à pas lourds et ne craint ni les cassures, multiples (« Bomb » freine un coup avant le largage, grand bien lui fasse) ni les longs passages instrumentaux (bruitistes – obviously -, comme sur « That Place »). La section rythmique s’amuse bien, c’est indéniable. Et elle commence à bien se connaître. Ça secoue, c’est même souvent virevoltant limite intenable (le frétillant « Our Lands »), le post punk s’invite en terres noise rock et la cohabitation se déroule pour le mieux. Il n’est pas impossible qu’une certaine hystérie vous gagne à l’écoute de cette guitare sale, crue, quand elle n’est pas tout bonnement en roue libre (la fin de « Moscow Paris »).
Évidemment, on sort un peu rincés d’une telle débauche d’énergie mais on n’a rien foutu à part poser nos oreilles dessus docilement alors on ne va pas se plaindre pour quelques balafres. En cherchant bien, on doit même les avoir méritées. Crash test passé haut la main.
Jonathan Lopez
