Interview – Minor Victories
Nouveau supergroupe rassemblant Justin Lockey (Editors), Rachel Goswell (Slowdive), Stuart Braithwaite (Mogwai) et James Lockey (Hand Held Cine Club), Minor Victories publiera dans quelques jours son premier album avant d’effectuer quelques dates dans des festivals (La Route du Rock pour commencer). Justin et Rachel étaient de passage à Paris le mois dernier, l’occasion était belle pour discuter de leur nouvelle aventure. Interview.
“L’album était terminé, on avait signé notre contrat avec le label avant de se retrouver pour la première fois tous ensemble dans la même pièce.”
Vous pouvez nous raconter comment s’est formé ce groupe ? Il semble que c’était une route longue et tortueuse, non ?
Justin Lockey : je ne dirais pas tortueuse. Ce fut simplement au bout de longs et très différents épisodes. Ça a commencé quand j’ai proposé à Rachel de faire de la musique avec moi. Car on a le même manager, on lançait simplement comme ça quelques idées…
(Rachel se sert un verre d’eau)
Justin : à la tienne, camarade ! (Rires) Ça a commencé vraiment simplement, entre moi et Rachel. Je lui ai envoyé quelques idées, elle a chanté sur une d’entre elles.
Rachel Goswell : c’était « Out To Sea » la première.
Justin : ensuite on n’a rien fait pendant quelques mois parce qu’Editors voulait faire un album, et Rachel devait chanter sur notre albuuuum, et quand Rachel est arrivé on a décidé de finir notre albuuuum. (il insiste bien sur chaque « recooord »/album, Rachel se marre). Du temps s’est écoulé, Rachel était en répétitions avec Slowdive et elle m’a envoyé un texto bourrée « quand est-ce qu’on finit cet album ? » et je lui ai dit « ouais finissons ce disque ! Il faut trouver quelqu’un pour jouer de la guitare et le reste. » Elle a fait plusieurs festivals avec Mogwai cette année-là, donc elle m’a proposé Stuart (Braithwaite, le guitariste). Il nous a dit qu’il adorerait. J’ai ramené mon frère, un bassiste brillant qui joue aussi de la batterie. Voilà c’est à peu près comme ça qu’on a commencé à faire ce disque.
Le truc bizarre dans cette histoire c’est que vous avez mis beaucoup de temps avant de vous rencontrer, vous n’avez jamais travaillé en studio ensemble. J’imagine que c’est la première fois que vous travaillez de cette façon ?
Justin : L’album était terminé, on avait signé notre contrat avec le label avant de se retrouver pour la première fois tous ensemble dans la même pièce. C’est arrivé en mars cette année.
Rachel : oui c’est un peu bizarre.
Justin : c’est très bizarre oui mais… On a fait ça de façon très décontractée, on ne s’est pas mis la pression pour ce disque. On savait ce qu’on faisait, on savait qu’on cherchait à faire quelque chose de différent de ce qu’on a l’habitude de faire. On savait qu’on faisait un disque qui nous plait. Il n’y avait pas de pression de l’extérieur, du label ou de nos groupes respectifs. C’était simplement « faisons un disque, et faisons le vraiment bien. » Après l’avoir fait, on s’est tous retrouvé pour le jouer tous ensemble et ça sonnait comme un vrai groupe. Alors que ça avait commencé juste entre moi et Rachel.
Rachel : c’est Stuart qui à la fin a dit « il faut le jouer en live ». Et c’est super parce que je ne pensais pas que chacun adhèrerait comme ça.
Justin : oui c’était surtout un cauchemar au niveau logistique, avec nos trois groupes tous en tournée. Mais le plus stressant c’est une fois que l’album est fait, « bordel comment on va pouvoir tourner maintenant ? »
Rachel : oui, à organiser brrr (elle frémit)…
Donc la première fois que vous vous êtes retrouvés tous ensemble c’était pour parler… du résultat de l’album ? (rires)
Justin : oui principalement. Lors de notre première répétition.
Rachel : on a surtout répété. Quand il fallait parler business, on le faisait par Skype. C’était le plus simple.
Et vous jouiez devant votre ordinateur ?
Justin (rires) : non, simplement on s’envoyait des parties, je recevais des mails avec des liens et des trucs à télécharger. Et j’avançais comme ça, en les rassemblant pour le disque.
Vous ne craignez pas d’être un peu « court » pour la tournée ? C’est bientôt…
Rachel : non, ça ira.
Justin : on est tous dans des groupes qui font des grosses tournées, on joue tout le temps.
Rachel : plus ou moins.
Justin : plus ou moins. Mais c’était facile de préparer cette tournée, beaucoup plus facile que je pensais. Surtout qu’on a des musiciens supplémentaires pour les concerts : Martin (Bulloch de Mogwai) qui est un excellent batteur, Callum aux claviers. Ça nous aide beaucoup de les avoir. On a beaucoup de chance.
Rachel : les répétitions ont été bonnes.
Justin : oui très bonnes.
Cette expérience dont vous parlez… Ce serait l’explication de l’alchimie que vous êtes parvenus à trouver sur ce disque ?
Justin : je crois que chacun respecte ce que les autres membres font dans leurs propres groupes. Ce n’est pas comme si on était dans un groupe où chacun aime la même chose, on prend le meilleur de ce qu’on aime et on essaie de l’intégrer dans le groupe. Ça a du sens. Ça ne sonne pas comme un disque de Mogwai car il n’y a que Stuart de Mogwai, ça ne sonne pas comme Slowdive car il n’y a que Rachel, il n’y a que moi… Ça sonne simplement comme un disque de Minor Victories avec des éléments de ce qu’on aime dans les autres groupes.
Ça n’a pas été compliqué pour toi Rachel de chanter sur des titres si différents les uns des autres ? « Folk Arp » est un peu Mogwai-esque, « A Hundred Ropes » ou « Scattered Ashes » sont plus post punk comme Editors… « Cogs » est très dynamique et électrique… Comment as-tu fait pour t’adapter à tous ces sons différents que tu avais ?
Rachel : c’était marrant et intéressant d’écrire ces morceaux d’autant plus qu’ils m’ont été envoyés par fichiers à télécharger. C’était marrant de bosser de cette manière. Certains morceaux ont été faits très rapidement. D’autres comme « Folk Arp » m’ont pris…
Justin : « Folk Arp », une éternité !
Rachel (rires) : oui…
Tu voulais presque l’oublier, « ok on met ça de côté »…
Justin (rires) : parce que « Folk Arp » on l’a déjà entendu en instrumental et cette version marche déjà très bien. On l’a tous beaucoup écouté et apprécié, c’est une de nos préférées, elle démarre avec un petit son de guitare, subtil avant d’évoluer en quelque chose de massif et épique. Ça fonctionne vraiment. On se disait tous « cette chanson est vraiment incroyable »…
Rachel : ouaaais, quelle pression j’avais ! (rires)
Justin : oui grosse pression sur Rachel et ses paroles ont emmené le morceau à un endroit complètement différent où je ne pensais pas qu’il pourrait aller. (Il se tourne vers Rachel) Tu l’as rendu encore meilleur ! Oui, il y a beaucoup d’atmosphères différentes sur ce disque.
Rachel : oui, et c’est une bonne chose je pense. Il n’y a pas que des morceaux épiques ou… Tout est assez différent…
Et assez différent de Slowdive aussi…
Rachel : oui. Mais il faut dire que c’est Neil (NdR : Halstead, le guitariste-chanteur) qui a écrit la majorité des chansons de Slowdive. Donc c’est forcément très différent.
Justin (à Rachel) : Neil sait que tu es dans notre groupe ?
Rachel : Non ! Il faut que je lui écrive.
Oui, il faut le prévenir ! Avec toutes les idées que vous avez pu partager, toutes ces différentes influences, vous pensez que cela peut avoir un impact sur le son de vos groupes respectifs, ou sur votre façon de travailler ?
Justin : je ne sais pas.
Rachel : non, pas dans mon cas.
Justin : je ne les utiliserai sûrement pas. J’aime l’idée que ce son n’appartient qu’à ce groupe. Je ne veux pas le prendre pour l’appliquer à un album d’Editors. Ça ne fonctionnerait pas, ça a pris cette forme naturellement…
Rachel : tous nos groupes…
Justin : …ont des identités très différentes.
C’était comme une récréation, un moyen d’explorer de nouvelles choses ?
Justin : c’était simplement « on a des chansons. Elles pourraient très bien sonner. Réunissons-nous avec d’autres personnes. » Et maintenant ça sonne vraiment très bien. On a presque lancé le groupe par accident. On ne l’a pas fait pour nous évader de nos propres groupes, nous avons simplement saisi une opportunité « on s’en fout, faisons simplement un disque ».
Rachel : ça a simplement évolué naturellement.
Justin : oui très naturellement. Tout s’est mis en place. Dès le mois où on a commencé à travailler ensemble, ça s’est assez vite bien enchainé pour finir par faire un disque. Et j’espère qu’on en a tiré le meilleur.
Vous allez annoncer de nouvelles dates de concerts ? En France vous ne faites que La Route Du Rock. Un festival… (depuis une date a également été ajoutée au Pitchfork festival ndlr)
Rachel : je pense qu’on fera une vraie tournée cet automne. L’été, juste quelques festivals.
Justin : ça évolue tout le temps. La liste d’il y a 3 semaines faisait la moitié de celle de la semaine dernière.
Rachel : je pense qu’il y a encore des ajouts régulièrement. Mais on a tous réservé du temps vis-à-vis de nos groupes respectifs pour pouvoir faire des concerts. Ça dépend aussi de comment l’album sera reçu… On ne sait jamais…
Je suis sûr qu’il va marcher. Vous ne devez pas avoir trop de difficultés à recevoir des sollicitations, si ?
Justin : de la presse ?
Oui, et vous avez trouvé un label très vite…
Rachel : oui, oui jusque-là ça va. (Elle regarde autour d’elle) Il n’y a pas de bois ici, hein ? (rires)
J’aime beaucoup le morceau « For You Always » que vous avez fait avec Mark Kozelek. Comment c’était de travailler avec lui ? Rachel, tu le connais bien, tu as déjà joué plusieurs fois avec lui…
Rachel : oui je connais Mark depuis plus de 20 ans. On a eu l’idée d’avoir différents chants et j’ai simplement proposé « pourquoi pas Mark ? » Neil a joué de la guitare pour lui sur scène, je suis venu les voir à Bristol, il m’a fait monté sur scène et chanté un morceau avec lui sans l’avoir répété. C’était assez embarrassant…
Mark a écrit tous les textes. On lui avait envoyé la musique et deux jours après il a renvoyé tous les textes du morceau. Il nous a envoyé tout ça par mail et m’avait surligné des passages « tu chantes ça Rachel ». Ça raconte nos vingt dernières années d’amitié, c’est assez étrange.
Justin : un peu gênant !
Rachel : (rires) oui un peu gênant. Et le morceau est très différent du reste du disque.
Justin : mais beaucoup de gens l’aiment. Mes potes me disent « j’adore le morceau avec Kozelek, mec ». Parce qu’il est si différent, étrange. Une petite chanson si étrange.
(A Rachel) Mais vos deux voix marchent très bien ensemble.
Rachel : oui ! On a fait un album hommage à John Denvers ensemble il y a 15 ans. J’ai participé aussi à l’album Jesu/Sun Kil Moon. J’adore la voix de Mark.
Justin : il a un très bon timbre.
Rachel : tu sais j’étais fan de Red House Painters, il y a bien longtemps. Donc c’est chouette de travailler de nouveau avec lui. Sur cette chanson bizarre.
Justin : c’est fou, un morceau fou. Ça ne devrait pas marcher mais c’est le cas.
Rachel : avec Mojave 3 mon second groupe on avait une B-side un peu bizarre qui s’appelle « Krazy Koz » avec les paroles « Krazy Kozelek’s on the run. He don’t know what he’s done wrong ».
(Justin rigole)
Rachel : c’était vraiment à propos de lui, c’était drôle.
C’est marrant, il raconte toujours de très longues histoires (voire toute sa vie) dans ses chansons mais j’ai du mal à l’imaginer très sociable et bavard. C’est le cas ?
Rachel (très enjouée) : oui il l’est ! C’est un mec très bavard et il envoie de très longs emails.
Justin : oh oui, de très longs emails…
(Rachel se marre)
Ça, ça ne me surprend pas du tout !
Rachel : comme pour ses textes, ses mails sont très consciencieux. Il est bavard, drôle, ne boit pas. Je ne l’ai jamais vu boire.
Justin : ah oui ? C’est cool !
Straight-edge.
Rachel : oui il est très strict. C’est une de ses qualités. Je lui ai dit de ne pas s’y mettre, ça peut causer des ennuis…
“On a eu de la chance que l’enregistrement de l’album se passe bien, ça aurait pu être un putain de désastre. Un truc terrible.”
Parallèlement à l’album, vous avez aussi fait deux films ensemble ! C’était une façon de renforcer vos relations, vu que vous n’aviez pas encore d’histoire commune ensemble ?
Justin : oui c’était l’idée. Le film est à part de la musique. Généralement dans un groupe, tu partages des expériences et ça forge les relations, nous n’avons pas ça. Nous sommes issus de groupes différents, nous avons parcouru le monde depuis des années. Les films nous servent à donner un sens à ce que nous sommes. Même si les gens nous connaissent de groupes différents, ce que nous sommes en dehors de ces groupes. Ces films ne sont pas liés aux paroles de Rachel. Ils font office de lien entre nous, pour combler l’absence d’histoire commune.
Le second d’ailleurs est sur le skateboard, qui est une passion commune entre toi, James et Stuart…
Justin : oui moi, James et Stuart. Stuart est un skater brillant. Moi et James… pas aussi brillants. Mais on essaye. Au début quand on ne se connait pas, on essaie de se trouver des points communs, c’était le cas avec le skate.
Ils ont essayé de te convertir Rachel ?
Rachel (rires) : oui, on verra…
Justin : c’est quelque chose d’important pour nous trois. Je ne l’ai découvert qu’il y a peu. Avec James, mon grand frère, nous avons passé des jours et des nuits à en faire pendant des années.
Rachel : j’ai fait du skate, dans mon enfance !
Justin : et ben tu vois, tu peux t’y remettre ! Quand tu rencontres quelqu’un que tu ne connais pas et avec qui tu vas faire un album, ce qui est quelque chose de très personnel, tous ces trucs ressortent, le skate et d’autres centres d’intérêt, ça aide. C’est bien de partager des intérêts.
Donc maintenant vous allez passer pas mal de temps ensemble. Ça va, ça devrait bien se passer ?
Rachel : jusqu’à la fin de l’année !
Justin : c’est bien. Nous sommes tous des personnes assez posées. Il n’y a pas d’égos démesurés réunis, nous ne sommes pas comme ça. Ça ne fonctionnerait pas. On a tous fait beaucoup d’albums, du coup c’est plus simple de collaborer. Ce n’est pas comme si on était jeunes et débutants…
Rachel : on n’a rien à se prouver les uns aux autres. Il faut juste le faire.
Justin : on ne va pas apprendre à Stuart à jouer de la guitare…
Rachel : le but premier quand tu fais un album c’est simplement de bien s’amuser. Ça a toujours été le cas avec Slowdive, on fait ça pour le plaisir. Il n’y pas de prise de tête…
Justin : ce sont nos principes personnels et ceux du groupe.
Rachel : la vie est trop courte, il faut s’amuser ! Partager la même passion et avec un peu de chances ça fonctionne.
Justin : on a été assez chanceux.
Rachel : oui ça aurait pu être « oh mon dieu je les déteste tous, comment je vais pouvoir continuer avec eux ? »
Justin : on a eu de la chance aussi que l’enregistrement de l’album se passe bien, ça aurait pu être un putain de désastre. Un truc terrible.
Rachel : on ne serait pas assis à côté en ce moment…
Vous auriez annulé la tournée ! « Pas question, je ne peux plus le voir ! » (rires)
Justin : on n’aurait même pas sorti l’album !
Et maintenant que vous pouvez répéter ensemble, ça vous arrive en jammant de vous dire « oh ce morceau aurait pu être complètement différent si on avait pu se voir depuis le début » ?
Justin : c’est sûr que ça ne sonnerait pas comme actuellement si on avait procédé différemment. Loin de là.
Rachel : je trouve que « The Thief » gagne en énergie quand on la joue live. Ça m’étonne.
Justin : les chansons vivent leur vie. Quand on les joue en live, elles évoluent forcément. Et Justin est juste le putain de guitariste qui joue le plus fort de tous les temps ! Si on avait fait des répétitions avant, l’album ne sonnerait pas comme ça. Mais maintenant qu’on se connait tous, on parvient à obtenir le son qu’on souhaite tous ensemble.
Donc si vous faites un nouvel album, vous procéderez de la même façon ?
Justin : je crois qu’on devrait fonctionner de la même façon, oui. Car ça a marché ! Pas simplement parce qu’on se sera trop vu en tournée (rires).
Rachel : et puis il faut du temps…
Justin : je pense qu’il y aurait des éléments de ce qu’on aura fait en concert ensemble et de la façon dont nous avons fait le premier album. On sera habitués à évoluer ensemble quand ce sera le moment du 2e album.
Vous pensez déjà au futur du groupe ?
Justin : oui, on a déjà évoqué le prochain album
Rachel (se marre) : pas tout de suite, hein ! Mais on le fera.
Vous avez écouté le nouvel album de Mogwai, Atomic ? Qu’est-ce que vous en avez pensé ?
Rachel : oui, il est super !
Vous pouvez être honnêtes, on ne dira rien à Stuart ! (rires)
Rachel : il l’est vraiment.
Justin : oui, c’est un super album. Un de leurs meilleurs depuis longtemps. Je ne sais pas, il a un truc spécial. Quand tu écoutes Central Belters, sorti l’an dernier pour leurs 20 ans, puis Atomic… J’ai grandi en écoutant Mogwai, en attendant à chaque fois qu’ils sortent un putain d’album, un putain d’album bien puissant. Et c’est le cas avec Atomic que j’aime beaucoup.
Rachel : c’est marrant, mon cousin habite à Glasgow. Il me racontait une histoire quand on y était en mars… On avait vu Stuart et il nous avait passé plein d’albums du groupe et des skateboards Mogwai. Quand on est partis, Stuart était avec nous, il portait un skate pour Justin… Du coup à un moment donné on marchait ensemble quasiment en ligne avec les deux devant qui portaient un skate de Mogwai (rires)… Et les albums, le boxset. Mon cousin a trouvé ça tellement improbable de nous voir comme ça ensemble à la sortie du métro porter des trucs de Mogwai…
Justin : les gens ont dû se dire qu’on était bizarres.
Rachel : c’était trop drôle comme image, avec Stuart avec nous…
Justin : en train de porter son propre skate !
Rachel : c’est marrant on a dû passer pour des gros groupies, et lui était avec nous !
Justin : maintenant on en a deux ! On a aussi Martin qui joue de la batterie pour nous en concert. On en a deux !
Rachel : et ils sont adorables !
Justin : on est en train de piquer tous les membres de Mogwai un par un !
Rachel : il faut qu’on récupère Barry !
Justin : il faut tous les récupérer, comme Pokemon. Attrapez-les tous !
“(Pour l’album de Slowdive), on a une deadline pour fin juillet”
Oui mais ça deviendrait un album de Mogwai, ce que vous êtes parvenus à éviter…
Justin : c’est vrai ! Je ne pense pas qu’on puisse sonner comme Mogwai ou aucun des autres groupes. On a fait très attention à l’équilibre des sons de chacun pour ne pas s’aventurer sur les territoires des autres groupes. Mais on ne joue tout simplement pas de la même façon quand on est ensemble. Je ne joue pas pareil qu’au sein d’Editors.
Rachel : et je ne chante pas comme avec Slowdive.
Justin : Stuart se démarque vraiment également. Il joue plein de sons très discrets.
Rachel : il disait d’ailleurs qu’il ne souhaitait pas prendre trop de place avec des guitares trop présentes. C’est important et c’est différent pour lui également. J’ai fait attention aussi à chanter de différentes façons, c’était intéressant de faire ça.
Justin : yaa ! (à l’allemande)
Rachel : yaaa !
A propos de vos groupes respectifs, vous en êtes où avec Slowdive et Editors ?
Rachel : Slowdive enregistre en ce moment. On a fait plusieurs sessions d’enregistrements l’an dernier, passé quelques weekends en studio. On a rassemblé beaucoup d’idées, ces derniers mois. J’ai enregistré des voix sur quelques morceaux. Un peu comme pour Minor Victories, j’enregistre toujours les voix dans ma maison. J’ai eu Neil au téléphone et je lui ai dit « envoie moi les fichiers, je m’en occupe ».
Justin : c’est plus simple comme ça.
Rachel : oui parce qu’il habite à deux heures de chez moi. Ça pourrait être fait assez vite, on a une deadline pour fin juillet, on n’a que 3 festivals cet été. On s’est dit qu’on n’allait pas trop tourner jusqu’à ce qu’on ait fini l’album.
Justin : Mogwai est occupé aussi, à tourner comme des fous pour Atomic. Editors est toujours officiellement en tournée depuis l’année dernière donc je tourne encore avec Editors. On a joué avec Manic Street Preachers durant quelques semaines et ensuite on aura des festivals jusqu’à la fin de l’été. Et entre temps Minor Victories tourne aussi donc on est occupés.
Ouais, plutôt occupés !
Justin : on est putain de sacrément occupés !
Rachel : l’organisation est un cauchemar pour nos managers.
Justin : je n’ose même pas y penser…
Rachel : essayer de coordonner les agendas de trois groupes…
Justin : quatre groupes même !
Rachel : ouais, trouver les cases vides.
Justin : pas beaucoup de trous à remplir. Plus un jour de dispo, je ne préfère pas regarder l’agenda… (Ils partent en grand débat et tentent de se mettre d’accord sur leurs dates dispos et celles de Stuart)
Interview réalisée par JL, merci à Marine Armand.
L’album de Minor Victories sera disponible le 3 juin chez PIAS.