Mad Foxes – Inner Battles

Publié par le 31 janvier 2024 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(El Muchacho Records, 2 février 2024)

Avant de débuter cette chronique du troisième album des Mad Foxes chez El Muchacho Records, je me dois de vous donner une information de la plus haute importance : 
il tombe en moyenne 820 mm de pluie par an à Bristol… et à Nantes.

Six ans après leurs débuts avec Desert Island Wish aux résonances grunge/stoner, ce nouvel album semble clairement s’être bâti sur les fondations du deuxième, Ashamed
Petit aparté pour ceux qui découvrent le groupe, ce même album leur aura notamment permis d’accroitre exponentiellement leur notoriété en enregistrant des sessions exclusives pour KEXP ou pour Jimmy Fallon.

J’ai débuté par une allusion à Bristol en tout début et c’était bien entendu pour le lien de parenté plus ou moins subtil avec le cousin Idles. Cela peut notamment se ressentir sur quelques plages et notamment sur le refrain de « YNBF », et ce même si cette guitare semble sortie tout droit des années 80. Ce titre est à l’image de l’effet que m’aura fait l’album après quelques écoutes. 
Mad Foxes revendique quelques influences, les assume, se les approprie, et dans la plupart des cas cela est (très) réussi.

Après un départ pied au plancher avec « The Other Hand » qui suinte l’urgence du post- mais surtout du punk bien remonté, le groupe nous sèche sur place avec un BPM amputé de moult beats à la FACS sur ce premier single sorti et clippé l’an dernier. Choix assez surprenant quand on l’écoute seul d’ailleurs… j’étais effectivement plutôt dubitatif avant de pouvoir écouter l’album dans son intégralité. 

Et puis est arrivé le deuxième single, « Hurricanes », tellement plus accrocheur à mes oreilles avec ces guitares (mais aussi cette rythmique au cordeau) qui m’ont rappelé ce que pouvaient faire des groupes de rock gothiques comme The Mission dans les années 80.

Mad Foxes possède une force indéniable : le sens du rythme et de la rupture. 
Ces ruptures interviennent toujours de manière assez marquante car elles font systématiquement suite à des passages frénétiques de haute intensité comme sur « Hurricanes » et encore plus sur « Guru », où l’on imaginerait parfaitement le chanteur dans un panier de basket, la tête à l’envers. (Tapez « Fugazi basket » dans google images si besoin). Avec l’expérience (OK… avec l’âge), j’apprécie de plus en plus ces groupes capables de laisser vivre leurs morceaux sans chercher à nous délivrer parpaing sur parpaing.

Alors vous l’aurez compris, je n’ai pas grand-chose de négatif à exprimer sur l’album… Ah si ! « Jungle Knives » avec ce combo riff-cowbell-basse qui nous renvoie un peu trop à cette partie des années 80 dont je ne suis pas adepte m’a clairement laissé coi. Cette intro aura notamment eu pour effet de me faire bouder ce titre même s’il a deux mérites : mieux finir et être court. 

Mais voilà, je serai obligé de pousser le vinyle jusqu’au titre suivant puisque Mad Foxes a planqué une autre ogive avec « White Gloves » qui représente certainement la quintessence de cet album : jamais la section rythmique n’aura été aussi lourde et le chant si pénétrant.

Pour conclure, précisons qu’après plusieurs écoutes au casque ou directement sur le son d’un ordinateur, la qualité du rendu s’avère bluffante et il convient de saluer le travail de la team de l’ombre, Christophe Hogommat pour l’enregistrement des pistes, Joris Saïdani (batteur de Birds In Row) pour le mixage et Thibault Chaumont (qui a bossé pour It It Anita ou Igorrr notamment) pour le mastering final.

Fred

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