Interview – Built to Spill

Publié par le 11 septembre 2022 dans Interviews, Toutes les interviews

Après le disque de reprises de Daniel Johnston sorti en 2020, le neuvième véritable album de Built To Spill, When the Wind Forgets Your Name, sortira à la rentrée prochaine chez Sub Pop. Atterrissage logique (et étonnamment tardif) pour un des groupes phares de l’indie rock des 90s qui aura passé la majeure partie de sa carrière sur une major. L’album réserve son lot de surprises, mais demeure affublé du label « qualité indé ». Et après trente ans de carrière, son chanteur-guitariste et unique membre inamovible, Doug Martsch, conserve le même enthousiaste. Et une humilité à toute épreuve.

« J’en suis arrivé à un point où toutes ces musiques, toutes ces paroles [de la scène indie rock 90s], me semblaient juste être d’autres versions de ce que je faisais moi-même, je me suis donc tourné vers le blues, le reggae, la soul, des musiques qui avaient des histoires à raconter, provenaient d’endroits que je ne connaissais pas. »

Built To Spill s’apprête à sortir son premier album sur Sub Pop. Le groupe a sensiblement le même âge que le label. Tu suis Sub Pop depuis ses débuts ?
Doug Martsch : Oui, mon groupe Treepeople a démarré en même temps que Sub Pop, en 1988 ou 1989, on était fans de certains groupes du label. Nous nous sommes rendus à Seattle pour enregistrer avec Jack Endino. Un de nos bons amis, Chris Takino, était plus ou moins notre manager. Il a travaillé chez Sub Pop et a fini par monter Up Records qui a sorti un album de Built To Spill (NdR : There’s Nothing Wrong with Love, en 1994). Quelques connexions existaient donc entre nous et Sub Pop. Ce label a beaucoup compté pour nous dans notre jeunesse.

Vous veniez de la même région, les connaissiez bien et le son de Built To Spill est assez proche de celui de nombreux groupes signés par le label… Il est vraiment étrange que vous n’ayez pas collaboré avec eux plus tôt. Ils disent qu’ils voulaient travailler avec le groupe depuis toujours. Était-ce réciproque ? Pourquoi cela se fait-il seulement maintenant ?
Treepeople voulait vraiment rejoindre Sub Pop et on a fait plusieurs tentatives mais ils n’étaient pas intéressés. Par contre, plus tard, ils ont voulu signer Built To Spill avant que nous ne sortions notre troisième album. À cette époque, des majors s’intéressaient à nous et Sub Pop était loin de pouvoir offrir autant que Warner Bros.

C’est honnête de ta part de l’admettre.
Oui, en fait, si je n’avais pas de famille, j’aurais pu signer chez Sub Pop, me faire de l’argent uniquement grâce aux tournées et aux petits à-côtés. Mais à l’époque, je voulais simplement gagner autant d’argent que possible grâce au label pour ne pas devoir tourner constamment.

Tu as donc quitté Warner après six albums sortis chez eux. Penses-tu qu’un gros label indépendant convient mieux à Built To Spill qu’une major qui a probablement moins de considération pour un groupe qui vend peu d’albums comparé aux plus gros artistes du catalogue ?
Oui, probablement. À ce moment de ma carrière, je n’en sais rien. Je ne sais pas si toujours être chez Warner Bros avait encore du sens. Je travaillais avec eux depuis très longtemps et j’avais besoin de changement. Je voulais aussi obtenir un accord plus structuré, en ce qui concerne les royalties notamment. Et puis j’aime ce que dégage Sub Pop, les gens qui travaillent là-bas, j’y ai quelques amis et ça me semblait être une opportunité géniale et une décision naturelle. Je n’ai même pas eu besoin de réfléchir.

J’ai toutefois été surpris de lire dans une ancienne interview que tu ne t’intéressais pas beaucoup à la musique des années 90 et n’avais aucune affection pour la culture de cette décennie-là.
Oui, j’aime certains groupes des 90s, mais il s’agit principalement de ceux d’amis et de quelques autres que la plupart des gens n’associeraient probablement pas à cette période. Ce qui était vraiment populaire dans les 90s ne m’a jamais trop passionné. À cette époque, j’écoutais surtout du vieux blues, du reggae, de la soul, puis je ne m’y suis pas beaucoup plus intéressé par la suite.

Tu n’as donc pas suivi de près le mouvement grunge et les nombreux groupes indie rock qui ont émergé à cette période…
Je me suis intéressé à quelques-uns, mais pas beaucoup. Je ne m’y identifiais pas vraiment, même si je sais qu’on a beaucoup été associé à ces scènes-là, ce qui est parfaitement logique. Certains groupes de la fin des 80s comme les Pixies ou Dinosaur Jr. ont toujours beaucoup plus compté pour moi. Tout comme The Smiths ou R.E.M. à leurs débuts, quand j’étais adolescent. Butthole Surfers, Camper Van Beethoven… Tous les groupes SST me parlaient particulièrement. La plupart de ceux des 90s m’intéressaient moins. Mais je ne veux pas dire de saloperies sur un groupe.

Ni sur un label !
(Rires) Non, je ne veux dire du mal de personne, j’étais juste passé à autre chose. Et puis, je jouais de cette musique moi-même… À ce moment, j’étais vraiment exigeant et seuls quelques groupes me parlaient comme Pavement, Dinosaur Jr. ou les Pixies, juste la crème de la crème ! Les autres, qui se contentaient d’être simplement très bons, ne me suffisaient pas. À part certains dont personne n’entendait parler et qui étaient fantastiques, comme Caustic Resin. Par la suite, j’ai beaucoup joué avec Brett (NdR : Netson, chanteur-guitariste). Pour moi, il s’agit d’un des meilleurs groupes de l’histoire mais personne ne s’est vraiment intéressé à eux. Et ensuite, j’en suis arrivé à un point où toutes ces musiques, toutes ces paroles, me semblaient juste être d’autres versions de ce que je faisais moi-même, je me suis donc tourné vers le blues, le reggae, la soul, des musiques qui avaient des histoires à raconter, provenaient d’endroits que je ne connaissais pas. C’était bien plus intéressant et excitant pour moi.

« Je suis bien conscient qu’il est un peu bizarre d’enregistrer un album avec un groupe puis de tourner avec un autre au moment où il sort, mais ce n’est pas grave, Built To Spill a toujours fonctionné un peu comme ça. »

Tu as donc un nouveau label et de nouveaux membres à tes côtés. Peux-tu nous raconter comment tu t’es retrouvé à jouer avec les Brésiliens Lê Almeida et João Casaes ?
À l’automne 2018, nous avions deux dates calées au Brésil. On souhaitait vraiment y jouer car nous avions dû annuler nos concerts prévus là-bas l’année précédente. Ensuite, j’ai rencontré cette femme, Isa Georgetti, via Instagram. Une fan. Elle m’a fait découvrir la musique de Lê. Peu avant de rejoindre le Brésil, j’avais viré les autres membres du groupe, j’en cherchais donc de nouveaux. Je n’en trouvais pas à Boise (NdR : où il habite, en Idaho). Isa m’a donc mis en relation avec ces musiciens pour qu’ils assurent avec moi les deux concerts au Brésil et un autre dans un festival au Chili. On a juste eu besoin de répéter quelques jours car ils connaissaient déjà ma musique. C’était très sympa. Ils sont cool, j’aime leur attitude et ils jouaient bien. Je leur ai donc proposé de rejoindre Built To Spill pour notre plus grosse tournée de 2019, on n’avait jamais joué autant ! C’était pour l’anniversaire de Keep It Like a Secret, qu’on interprétait donc entièrement. On a aussi tourné en Europe, ça a duré un an. Ensuite, je leur ai parlé des morceaux sur lesquels je travaillais depuis un moment. Fin 2019, on est retourné à Boise où on a passé un mois. On a enregistré sur ordinateur les pistes de basse et batterie, là où je répète habituellement. Les deux années suivantes, j’ai travaillé dessus lentement durant la pandémie, je n’étais pas très inspiré mais j’ai fini par boucler l’album moi-même. Ensuite, on s’est renvoyé des mixes.

J’ai écouté le dernier album de leur groupe, Oruã. Leur musique est plus psychédélique, mais il existe vraiment des similitudes avec celle de Built To Spill, je trouve. Ça t’a également frappé quand tu as découvert le groupe ?
Bien sûr, j’ai senti une vraie filiation. Je voulais surtout travailler avec eux car je souhaitais que Lê produise l’album. J’adore la façon dont il produit. Je cherchais depuis un moment avec qui enregistrer l’album et j’étais à court d’idées. C’est donc une des raisons qui m’a poussé à faire ce disque avec eux, en plus du fait qu’ils étaient brésiliens, très psychés et ont eux aussi une approche très punk et lo-fi du rock. Leur esthétique m’attirait beaucoup. Je suis d’accord, je trouve qu’on a beaucoup en commun.

Qu’ont-ils apporté aux morceaux ?
Je leur ai appris les morceaux et ce qu’ils en ont fait était très cool. Mais on n’a pas pu passer beaucoup de temps en groupe ensemble pour échanger des idées parce qu’on a fini par être coincés chacun sur notre continent. On s’échangeait néanmoins des idées à distance, et ils en avaient de bonnes, mais on ne l’a pas fait tant que ça. J’ai adoré collaborer avec eux, ils sont super. J’adore leur style et leur esthétique.

Mais ils ne sont pas libres pour effectuer la prochaine tournée avec toi…
Disons que je suis passé à autre chose. Je me plais vraiment avec mon groupe actuel : Melanie Radford de Blood Lemon à la basse et Teresa Esguerra de Prism Bitch à la batterie. On s’entend très bien et nous sommes tous trois très impliqués. Je suis bien conscient qu’il est un peu bizarre d’enregistrer un album avec un groupe puis de tourner avec un autre au moment où il sort, mais ce n’est pas grave, Built To Spill a toujours fonctionné un peu comme ça. Les chansons peuvent être interprétées de façon légèrement différente, mais ça reste du Built To Spill.

Tu parlais tout à l’heure de ton amour pour la soul et le reggae. On trouve sur l’album ce morceau reggae-dub, « Rocksteady », qui change vraiment des habitudes du groupe. Comment t’est-il venu ? J’imagine que tout est parti de la ligne de basse.
Oui, clairement. En fait, ça vient d’un vieux jam. J’enregistre les répétitions du groupe et j’y ai retrouvé cette ligne de basse et les accords d’octave à la guitare, puis le morceau s’est développé à partir de là. « Rocksteady » est un titre de travail, car il s’agit d’un morceau rocksteady. J’aimais bien les paroles, je les ai essayées une à une mais aucune ne me convenait en tant que titre. Je trouve ce nom de morceau un peu embarrassant mais c’est comme ça… J’ai écrit la ligne de basse mais João se l’est bien approprié et ce qu’il a réussi à en faire est très cool.

As-tu hésité à l’inclure dans la tracklist, vu qu’il diffère de ce à quoi le groupe nous a habitués ? Contrairement à toi, de nombreux amateurs de rock ne sont pas de grands fans de reggae…
Je n’en suis pas persuadé. Ici, du moins, de nombreux groupes jamment et mélangent régulièrement les deux univers. Je ne me suis vraiment pas posé de questions car c’est peut-être mon morceau préféré. Je ne voulais toutefois pas en faire un des principaux singles, ceux qui sont sortis sont beaucoup plus représentatifs de l’album, mais ce sera tout de même le dernier morceau dévoilé avant la sortie, avec un clip de Jordan Mekoff, qui a aussi réalisé ceux de « Gonna Lose » et « Fools Gold ». On lui devait déjà certaines vidéos des singles du précédent album. Il est incroyable.

Existe-t-il un lien entre « Never Alright » et « Alright » ?
Non. J’ai nommé « Never Alright » au dernier moment. Mais il n’y a aucune connexion entre les deux, c’est juste une coïncidence bizarre et un peu bête.

« Je n’avais aucune intention de jouer de la musique toute ma vie, je trouvais juste ça marrant et j’ai eu de la chance d’y parvenir quand j’étais ado… Avoir réussi à en vivre reste un mystère insondable pour moi. »

Entre la sortie de tes deux derniers albums, tu as enregistré l’album de reprises de Daniel Johnston. Le fait de travailler sur ces morceaux a-t-il eu un impact sur ta façon de composer ? Car il s’agit de morceaux très simples, extrêmement épurés, mélodiques et mélancoliques, soit des couleurs que l’on retrouve sur ce nouvel album.
Oui, bien sûr. J’ai toujours eu tendance à mettre beaucoup d’overdubs et à enregistrer des albums avec de nombreuses couches de guitare. Déjà parce que j’aime ça, mais aussi à cause d’un sentiment d’inconfort : je pensais que les pistes de guitares et les prises de voix n’étaient pas assez puissantes pour porter les morceaux. D’une certaine façon, je comblais un peu ce manque en ajoutant des couches. Au fil des années, je suis devenu un peu plus confiant, je ne pense pas spécialement être meilleur qu’avant mais j’accepte mieux le résultat tel quel. Ajouter plein de sons peut s’avérer intéressant, mais j’ai réalisé que je préfère écouter de la musique basique. Et je pense avoir appris un peu à ce sujet en travaillant sur ce disque. Initialement, on devait profiter d’une coupure de deux jours pour enregistrer des démos pour un album de Built To Spill. Et finalement, au dernier moment, je n’avais plus très envie, ces démos ne m’excitaient plus vraiment. On a donc finalement mis en boîte ces reprises de Daniel Johnston. Une amie à moi nous avait vus répéter quand on travaillait dessus, sans Johnston, à qui nous allions servir de backing band. C’est donc moi qui chantais et elle m’avait dit qu’elle aimerait en avoir une version. On a donc enregistré l’album pour lui faire plaisir puis finalement décidé de le sortir. Effectivement, la plupart des chansons de Daniel Johnson reposent sur les mêmes accords. Il utilisait tout le temps les deux ou trois enchaînements d’accords, mais il les faisait sonner très différemment avec ses mélodies, ses rythmes, ses ambiances… Ça m’a vraiment impressionné car je ne possédais que deux ou trois de ses albums et quand on a dû se préparer à jouer avec lui, on nous a envoyé une liste de tous les morceaux qu’il souhaitait jouer. Je me suis donc familiarisé avec ceux que je ne connaissais pas. Je n’aimais pas trop les plus récents, je trouvais qu’ils ne sonnaient pas très bien car Daniel était entouré d’indie rockers au lieu d’être seul avec son enregistreur, et c’est là qu’il est génial. En studio avec d’autres mecs, c’était assez médiocre. Mais en devant me forcer à écouter les chansons avec plus d’attention, je suis tombé amoureux de bon nombre d’entre elles, qui ne m’attiraient pas à la base. Beaucoup de ses morceaux ont été négligés.

Tu dis être aujourd’hui plus confiant. Te sentirais-tu à l’aise pour effectuer une tournée acoustique ?
Oui, pendant la pandémie, j’ai joué un peu de guitare acoustique sur Zoom et je me suis senti très à l’aise. J’aime beaucoup ça. Durant longtemps le fait de ne pas être très bon guitariste et chanteur m’a empêché de me lancer. Puis, d’un coup, je n’en ai plus rien eu à foutre. Prendre confiance en moi et mes capacités m’a pris du temps. Et je me suis aussi rendu compte que j’adorais voir jouer des musiciens dont le niveau à la guitare et au chant n’est pas excellent, alors pourquoi ne pas le faire ? J’ai donc donné pas mal de concerts acoustiques dans ma région, je jouais beaucoup de reprises de morceaux un peu tranquilles et du Built To Spill. J’aime jouer en acoustique maintenant.

Sur l’album précédent, on trouvait « When I’m Blind », et « Temporarily Blind » sur Keep It Like a Secret, et cette fois, tu chantes « The deaf hear, the blind see. Just different things than you and me » sur « Understood ». Es-tu particulièrement intéressé par la façon dont ceux qui ne peuvent utiliser tous leurs sens parviennent à ressentir les choses ?
En fait, tes deux premiers exemples, « When I’m Blind » et « Temporarily Blind », ne sont que du blabla, des paroles sans beaucoup de sens. Celles d’« Understood » sont par contre bien plus réfléchies. Le film de Werner Herzog sur les sourds et aveugles, Au pays du silence et de l’obscurité (NdR : sorti en 1971), m’avait beaucoup frappé. Il y est montré qu’ils peuvent voir et entendre des choses, des espèces de sons fantômes, des visions, des formes, des bruits… Je l’adore. Il s’agit d’une des rares fois où je suis parvenu à trouver de bonnes paroles « The deaf hear, the blind see ». En fait, je les ai même utilisées dans deux morceaux du nouvel album et il en existe même un troisième que je n’ai pas conservé où je les chante aussi. Elles ont également un sens métaphorique mais ce sont bien sûr des thèmes qui m’intéressent.

En 2019, tu as effectué une tournée pour célébrer les trente ans de Keep it Like a Secret que tu jouais entièrement. As-tu songé à le faire pour un autre album ?
On l’avait également fait pour les dix ans de Perfect from Now On, à la demande du festival All Tomorrow’s Parties, et on avait trouvé l’idée cool. Et comme apprendre à jouer tout le disque représentait beaucoup de boulot, je me suis dit que donner plusieurs de ces concerts anniversaires valait le coup. On a donc tourné aux Etats-Unis et en Europe cette année-là et ça s’est révélé très plaisant. Même chose pour Keep it Like a Secret. C’est certainement notre plus longue tournée à ce jour, mais je ne me suis jamais lassé de jouer ces morceaux. D’habitude, on en joue environ trente et j’établis une setlist différente chaque soir pour que les concerts restent intéressants, pour moi et le groupe. Je pensais donc en avoir rapidement marre de jouer l’album entier à chaque fois, mais ça n’a pas été le cas. Je suis donc clairement ouvert à l’idée de réitérer l’expérience avec d’autres. Cela dit, avec les membres brésiliens, les morceaux n’ont pas été joués exactement de la même manière que sur disque, et j’étais partagé à ce sujet. J’aurais préféré faire une tournée classique avec eux plutôt que de jouer l’album. Donc l’idée me plait mais en même temps, ça limite un peu les possibilités.

As-tu prévu de retravailler sur certains projets prochainement ? Halo Benders, un album solo ou le Boise Cover Band, par exemple ?
Pas vraiment. Actuellement je cherche surtout à enregistrer des morceaux avec le nouveau line-up de Built To Spill, que j’adore. Je ne pense pas qu’un nouveau Halo Benders puisse se faire prochainement. Mais j’ai toujours en tête une collaboration. Je connais beaucoup de chanteuses maintenant et j’ai toujours rêvé de faire de la musique avec l’une d’entre elles, comme Terra Lopez de Rituals Of Mine, on en parle depuis des années. Ou Maggie Morris de Sunbathe, Lauren Poole et Lilah Rose de Prism Bitch, le groupe de notre batteuse Teresa, avec lequel nous avons tourné. J’adorerai. Mais j’ai été très occupé toute ma vie, j’ai manqué de temps et d’inspiration pour monter ce type de projet.

Je trouve le titre de ton dernier album, When the Wind Forgets Your Name, bien énigmatique. Crains-tu d’être oublié, de ne pas laisser ta marque ?
Je ne sais plus comment ça m’est venu mais il s’agissait plutôt d’un clin d’œil à « The Wind Cries Mary » de Jimi Hendrix. Je ne crains pas vraiment d’être oublié, je m’inquiète plutôt de ne plus exister. (Rires)

Mudhoney a déclaré un jour n’être qu’une note de bas de page dans l’histoire du rock. Built To Spill est-il plus que ça ?
(Rires) Non, je suis exactement là, à côté de Mudhoney !

Et sur le même label maintenant.
Exactement. Je ne me soucie pas du tout de la place que j’occupe dans l’histoire du rock, je m’en contrefiche. Je ne sais même pas comment je suis parvenu à faire carrière dans la musique et à devenir cette « note de bas de page ». Je n’avais aucune intention de jouer de la musique toute ma vie, je trouvais juste ça marrant et j’ai eu de la chance d’y parvenir quand j’étais ado… Avoir réussi à en vivre reste un mystère insondable pour moi.

Jonathan Lopez

Merci à Marion Seury

Interview à retrouver également dans new Noise #63 actuellement en kiosque, à se procurer absolument pour assurer la pérennité du magazine en difficultés financières.

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