We Hate You Please Die – Can’t Wait To Be Fine

Publié par le 18 juin 2021 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Howlin Banana, 18 juin 2021)

Les chroniques, comment ça marche ? (Michel Chevalet style…)

Etape 1 : tu reçois un mail de ton rédac chef… envoyé innocemment ? Je ne crois pas.

Etape 2 : tu constates que ça concerne une sortie d’un label que tu kiffes bien (Howlin Banana, bravo à eux).

Etape 3 : tu te souviens que tu connais le groupe, que tu l’as déjà croisé live (en première partie des excellents Mars Red Sky en 2019) et que t’as même trouvé ça prometteur.

Etape 4 : tu te positionnes donc sur la chronique après une bataille homérique contre des hordes de chroniqueurs assoiffés de décibels et avides de donner leur avis hautement décisif pour la survie de l’indie game. (Spoiler : fake step).

Le décor est planté. On peut maintenant évoquer le 2e album des rouennais de We Hate You Please Die, Can’t Wait To Be Fine, très beau titre à l’heure où l’on annonce la fin du couvre-feu après plus de 240 jours de restrictions. Il y a même un titre qui s’appelle « Epiphany ». À l’image d’autres productions du label Howlin Banana, WHYPD puise son inspiration du côté des 90’s et des guitares abrasives vont furieusement vous rappeler les belles heures du rock le plus débraillé. Appelez ça grunge si vous voulez. Mais on trouvera également des rythmiques punk ou garage (l’excellent « Barney ») dans un format pop tellement assumé que vous ne résisterez pas longtemps à fredonner de nombreux refrains ou à bouger frénétiquement votre (summer) body. S’il convainc moins sur le format court (surtout face aux tubes de leurs collègues de label Johnny Mafia) et dans une veine garage-pop déjà entendue (« Epiphany », « Coca Collapse », « Paula », « Luggage »), le groupe propose une belle poignée de titres malicieux qu’il serait dommage de négliger. À première écoute, ça peut paraître bancal (fausse impression) mais le quatuor emporte l’adhésion avec une énergie débordante et le plein de surprises. Comme ce « Terminal » sobre et élégant où Raphael Monteiro délaisse son bagout vocal et s’essaie avec réussite à la ballade délicate. Je me souvenais aussi du joli brin de voix de Chloé Barabé qui tient la basse. Sur une deuxième partie de disque bien plus subtile, elle fait merveille sur la seconde partie apaisée du furieux « DSM – VI » ou sur le final shoegaze (cette déflagration surprise !) du surprenant « Exorcise », qui rentre directement dans ma playlist 2021. C’est beau. Elle joue aussi à Blondie qui fait du grunge sur l’efficace « Otterlove » ! Mais s’il fallait (encore) vous convaincre, le groupe a planqué d’autres pépites qui ne choisissent jamais entre mélodies pop et guitares puissantes. Comme l’inaugural « Exhausted + ADHD », qui, après une intro tranquille dégaine des power chords abrasifs avant de partir sur les chapeaux de roues dans de folles embardées. Ou l’élégant « Vanishing Patience », à l’énergie euphorisante avec ses explosions de guitares. Les 6 minutes emballantes de « Can’t Wait To Be Fine », qui clôture le disque, vont faire remonter la note finale. Rythmique garage sautillante, une guitare lead au riff héroïque, et un crescendo furieux.

Au bout de ces 6 minutes, alors que le silence vient de se faire, on entend la voix de Raphael Monteiro demander gentiment « ça va ? ». On n’a peut-être pas encore la réponse à cette question. Mais WHYPD a déjà une partie de la recette. Les dernières paroles hurlées de « Can’t wait to be fine ».

« We want to be fine. It’s time to be fine ».

Sonicdragao

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