TH Da Freak – The Hood

Publié par le 21 février 2018 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Howlin Banana, 16 février 2018)

Fais pas la gueule, mecton ! Y a Mr Da Freak qui revient et Da Freak c’est (un) chic (type). Sous ses airs de branleur patenté, de chanteur du dimanche, il a quand même pondu un EP de belle facture fin 2017 ainsi qu’un autre avec une dénommée Courtney deux semaines plus tard, et vient de récidiver avec un album. On a vu des branleurs moins productifs.

Pour ce qui est de l’attitude et du chant, TH Da Freak n’est pas énervé, il faut bien le dire. Il déroule ses pop songs tranquille Emile avec un flegme rafraîchissant. Il pourrait y avoir un avion qui s’écrase sur le pâté de maison derrière lui qu’il sursauterait à peine. De là à dire qu’il s’entendrait bien avec Dog Gynéco il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas mais avec Stephen Malkmus, cela ne fait aucun doute, tant ils parlent le même langage musical.

La prod est minimaliste, tout en ne lésinant pas sur les reverbs (ce qui ne manquera pas d’alimenter les discussions de comptoir dans la team Exit “c’est de l’indie rock 90s à mort”, “mais non, c’est du psyché à la Ty Segall !”. Ouais on a des comptoirs cool chez Exit, vous devriez vous y accouder plus souvent).
L’aspect lo-fi omniprésent est toutefois à double tranchant. C’est cool, cool, cool mais ça gagnerait parfois à être plus percutant. On ne peut pas avoir le slacker et l’argent du slacker… Pas de quoi bouder tout de même face à une ribambelle de morceaux qui respirent le détachement en toutes circonstances et garnis en riffs qui font bouger les têtes (le tubesque à souhait “See You In The Hood”, “I Add Some Whisky In My Cola” et son gimmick guitaristique qui va bien, les accords simples et efficaces de “I Don’t Understand”). T’écoutes ça, tu sourirais presque niaisement aux gens dans le métro. Et si une certaine redondance peut être ressentie lors des premières écoutes, on constate en s’y penchant de plus près que la palette est plus large qu’il n’y parait (“Techno Bullshit” et son ambiance country, l’irrésistible “Thick Head” où on pourrait croire que Thurston Moore est venu taper le bœuf, “Bienvenidos At Satori Park” plus garageux sur les bords).

Ne vous méprenez pas : ce disque ne changera certainement pas votre vie mais il peut rendre une journée maussade bien plus guillerette. Alors avant de t’adonner à une tâche chiante dont la vie quotidienne regorge, procrastine un bon coup, écoute toi The Hood et ça ira mieux.

Jonathan Lopez

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