The Breeders @ La Gaîté Lyrique (Paris), 27/10/17

Publié par le 31 octobre 2017 dans Live reports, Notre sélection

 

Comment un groupe fait-il pour à la fois cumuler tous les classiques du mauvais concert et nous laisser aussi heureux ?

Car si on y réfléchit objectivement, hormis son prix, il y aurait vraiment de quoi se plaindre du concert des Breeders ce vendredi 27 octobre 2017 : première partie sans intérêt (un énième groupe anglais qui a trop écouté de post-punk), setlist sans surprise, identique sur toute la tournée (à l’exception d’un “Iris” final dont nous avons été malheureusement privés sur les dernières dates), interprétation bancale, touche finale en demi-teinte et même certaines phrases répétées tous les soirs au fil des tournées… tout ça donne largement de quoi cartonner un groupe pour sa prestation. On a même détesté des concerts pour moins que ça.

Alors, quoi ? Oui, quitter la salle au bout de quelques morceaux pendant la première partie, entendre des phrases qu’on a déjà entendues lors des concerts précédents avant les mêmes morceaux, n’avoir quasiment que des morceaux qu’on a déjà vus sur scène lors de précédents concerts, d’ailleurs, finir sur un “Walking With A Killer”, morceau récent de Kim Deal en solo, alors qu’il restait tant de la discographie du groupe à explorer, regarder la setlist le lendemain pour se rendre compte qu’elle a été identique sur toute la tournée à l’exception d’un titre, tout cela n’est pas très agréable. Mais quand on y est, quand on voit l’interprétation bancale devenir géniale, la bonne humeur communicative des sœurs Deal, qu’on se rend compte de combien leurs morceaux, même ceux qu’on a entendus un million de fois et vus à chaque concert, sont fantastiques, alors on oublie les mauvais côtés et on apprécie juste cet instant pour ce qu’il est, un concert d’un grand groupe, grand dans sa simplicité et l’authenticité de sa musique, qui nous donne plus de raisons de nous réjouir dans les quelques minutes de n’importe quel titre de Last Splash, dans un “Pacer”, “Off You”, un “Glorious”, un “I’m Decided” ou sa reprise de “Happiness Is A Warm Gun” que certains groupes en 3h de concert (je citerai bien des noms, mais je ne voudrais pas vexer JL).

Kim Deal est passée de la petite amie qu’on aimerait tous avoir à la bonne copine qu’on aimerait tous avoir, puis à la tata qu’on aimerait tous avoir et sera sûrement dans quelques années la grand-mère qu’on aimerait tous avoir. Il n’empêche qu’elle est toujours radieuse et sa présence est indiscutable. Quand ses chansons retentissent, elle est simplement irrésistible. Voilà ce qui fait la différence entre les Breeders et nombre d’autres artistes, voilà ce qui fait que, quelles que soient les plaintes, on ressortira toujours de leurs concerts heureux. Comme me disait un ami après le concert, “c’est de la musique du coeur“. Pas mieux.

BCG

Setlist : No Aloha – Saints – S.O.S. – Invisible Man – Wait In The Car – I Am Decided (The Amps) – Tipp City (The Amps) – Night Of Joy – Fortunately Gone – Pacer (The Amps) – Bang On – Off You – New Year – Cannonball – Happiness Is A Warm Gun (The Beatles) – Glorious – Hag – Archangels Thunderbird (Amon Düül) – I Just Wanna Get Along – Do You Love Me Now?.

Rappel : Gigantic (Pixies) – Divine Hammer – Drivin’ On 9 (Ed’s Redeeming Qualities).

Rappel 2 : Walking With A Killer.

 

LIRE LA CHRONIQUE DE THE BREEDERS – POD

LIRE L’ARTICLE SUR LA DISCOGRAPHIE DE PIXIES

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