RIP Mani (The Stone Roses, Primal Scream)

Posted by on 22 novembre 2025 in News

© Louise Wilson/Getty Images

Les passionnés de pulsations rythmiques et de lignes de basse sautillantes qui font danser l’esprit et surtout le bas du corps, se sentent un peu esseulés depuis l’annonce ce jeudi 20 novembre de la disparition de Gary « Mani » Mounfield, une légende de l’instrument, responsable de certaines des plus belles heures du son madchester et baggy qui aura marqué toute une génération à la fois anglaise et mondiale. 

Derrière son pseudo prophétique, Mani aura usé du manche dans deux groupes* emblématiques des musiques sous substances (l’un anglais, l’autre écossais), reconnus pour leurs percées acides et leur obédience à un psychédélisme hédoniste à l’énergie communicative : The Stone Roses et Primal Scream. Ces deux piliers d’outre-Manche, que Mani côtoiera suivant les splits et reformations de chacun, ne bénéficient pas toujours d’une grande estime dans notre contrée, la faute à une approche faite d’excès et à un continuel mélange des genres qui ne permet pas toujours d’appréhender leur identité dans son ensemble. Surtout quand il s’agit d’embrasser la discographie de Primal Scream faite d’explorations tous azimuts, a contrario de celle des Stones Roses, finalement beaucoup plus réduite. En plus de se partager Mani à la basse suivant leurs périodes d’activité, les deux groupes ont un autre dénominateur commun, que l’on retrouve chez nombre de musiciens anglais de ces années-là, la volonté de faire la fête à tout prix. Il fallait donc quelqu’un capable d’abattre du groove au kilomètre, d’actionner les zones de plaisir à la moindre secousse et de relancer sans cesse la machine festive et dansante afin que l’auditeur ne lâche pas et voyage loin, très loin. 

Quand elle n’investit pas le devant de la scène, la section rythmique est souvent oubliée et les bassistes doucement moqués pour leur nonchalance, et pourtant certains arrivent à créer un son, à le populariser auprès du plus grand nombre et réussissent même à faire onduler des milliers de jambes en même temps. Gageons que l’incroyable maîtrise de Mani pour les fréquences étouffées soit encore célébrée durant les décennies à venir sur les pistes de danse du monde entier.

Julien Savès

* Mani a aussi fait partie de l’expérience éphémère Freebass avec Andy Rourke et Peter Hook, une sorte de supergroupe de bassistes anglais.

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