Edam Edam – Old Boots and New Underwear

Publié par le 23 décembre 2023 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Autoprod, 13 juin 2023)

C’est l’été, il fait beau, il fait chaud, et pour les plus chanceux d’entre vous, c’est le moment de profiter de la plage et de poser les pieds dans l’eau. Rien de plus agréable en cette saison que d’écouter des petites chansonnettes sucrées avec des instruments acoustiques. Et je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, l’été est toujours une période propice à la nostalgie. Les vacances et le repos amènent invariablement le vagabondage de l’esprit et, l’âge avançant, on a tendance à regarder dans le rétroviseur et à se remémorer les instants passés.

Par exemple, je me rappelle dix ans auparavant quand j’ai découvert Edam Edam au gré d’une compilation mise en place par un autre webzine, un communautaire dont l’idée était de mettre en avant les productions musicales de ses membres. Il y avait dessus un morceau intitulé « Zummer – It’s a New Season » qui réussit le tour de force d’être mon titre préféré de la compil’ alors que c’était une version réorchestrée intégralement en cheaptune. C’est encore aujourd’hui un de mes préférés de l’artiste, et je ne peux m’empêcher de l’avoir dans la tête chaque fois que l’été commence.

Après un malheureux titre sur une compil, Edam Edam est entré dans ma discothèque par une œuvre fleuve, This Is Life, qui comportait huit disques pour plus de 150 chansons (pour l’anecdote, les disques sont rangés dans une toile personnalisée et un site avait été mis en ligne avec un visuel pour chaque chanson sur lequel vous pouviez cliquer pour écouter le titre correspondant). Il s’agissait en fait une compilation de toutes les chansons composées par l’artiste et le groupe les années précédentes.

Je ne sais pas si Shyle Zalewski, le cerveau principalement responsable de la musique et des dessins sus-cités, est particulièrement nostalgique à l’approche de l’été ni quelle était exactement la démarche derrière ce nouvel album, mais c’est justement dans cette compilation fleuve qu’il est principalement allé piocher pour nous proposer à la fois un pêle-mêle d’anciens titres mais aussi quelque chose de fondamentalement inédit. À l’exception de deux (chouettes) titres jamais sortis auparavant, tout le reste consiste en des chansons d’autres albums intégralement réarrangées et réenregistrées avec ukulele, banjo et quelques synthés vintage. De vieux slips portés avec de nouvelles bottes, en quelque sorte. Si le principe peut faire penser aux vieux best of de groupes un peu craignos avec des mixes on ne peut plus putassiers et dans l’air du temps accompagnés de chansons même pas dignes de figurer en face b d’un single, rappelons-nous quand même que le ukulele, le banjo et les synthés cheaps sont des instruments qui font tout à fait partie de l’arsenal d’Edam Edam depuis ses débuts. Ici, plus que de servir du réchauffé, Shyle offre une nouvelle fraicheur à ces titres un peu oubliés (à une sortie d’album par an en moyenne s’ajoutent la disparition du site et l’indisponibilité du coffret que j’évoquais au paragraphe précédent) et non content de les rappeler à notre souvenir, leur offre un nouvel écrin dépouillé qui leur sied à merveille et en transcende carrément certains (« Don’t Ever Ask Me I’m Fine (’cause I’m Not) » n’a jamais autant foutu le bourdon, de l’autre côté du spectre « This Is Life » n’a jamais été aussi entrainante), rectifiant au passage les approximations de productions des enregistrements originaux, démontrant par là-même le chemin parcouru.

Le mieux avec cet album, c’est qu’en proposant ses petites chansons pop-folk-punk complètement revisitées, il n’y a pas besoin d’être nostalgique pour les apprécier (il en va de même de l’univers d’Edam Edam). Même pas besoin d’être en été, d’ailleurs, la preuve, j’écris en fait ces lignes à la fin du mois de décembre. Et comble du bonheur simple, il est à prix libre sur bandcamp !

Blackcondorguy

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