Starcrawler – She Said

Publié par le 8 novembre 2022 dans Chroniques, Toutes les chroniques

Island, 16 septembre 2022)

Il ne fait pas de mystère que nous sommes des vieux nostalgiques de la musique des années 90, chez Exit Musik. On vous parle donc quasiment de tout ce qui sort dans ce registre, que ce soit les authentiques de l’époque que quasiment tout le monde a oublié ou les petits jeunes qui reprennent leur formule presque à l’identique pour proposer quelque chose qui ne révolutionne rien. Vous n’avez qu’à lancer une recherche rapide de nos chroniques de disque pour trouver nombre d’exemples dans les deux catégories. Pourtant, parfois, inexplicablement, l’un d’eux passe sous notre radar.

Starcrawler, ce sont des jeunes de Los Angeles qui ont plutôt eu les faveurs de la critique musicale en mélangeant savamment hard rock, glam, pop et punk des années 70 avec une bonne dose d’indie rock 90s, ce qui avait tout pour nous plaire également. J’en veux pour preuve que leur deuxième album, Devour You, s’était retrouvé dans mon top 2019. Mais découvert tardivement, je n’avais pas eu la motivation de leur consacrer un article, ni de faire du prosélytisme auprès des collègues, et comme personne n’écoute jamais les disques du top de fin d’année des rédacteurs, ils étaient passés un peu inaperçus chez nous.

Le 16 septembre 2022, le groupe sortait son dernier album, et ce n’est qu’un mois plus tard, plus ou moins par hasard, que j’apprends la nouvelle. Personne n’en a été informé, personne n’a relevé, personne n’a transmis l’information dans notre rédaction. Et c’est d’autant plus dommage que ce She Said a tout pour nous plaire !

Déjà, l’entrée en matière est sacrément réussie : « Roadkill » nous propose 2 minutes et quelques de rock’n roll, direct, dansant et accrocheur comme les Queens of the Stone Age savent nous en pondre quand ils sont inspirés. S’il est vrai que celle-ci, « True » et « Runaway » sont les seules chansons que l’on pourrait qualifier de « punk » et que la chanteuse Arrow de Wilde ne se met jamais à crier comme c’était souvent le cas sur les précédents disques, l’album n’est pas pour autant mou ou ennuyeux. La variété est toujours de mise, avec des incursions disco sur « Jetblack », « Thursday » pourrait être une reprise des Buzzcocks, « Broken Angels » sent la pop mature 70s et « Better Place » clôt le tout sur une touche country folk très appréciable. Quant aux titres les plus enlevés, s’ils sont dans un registre moins rentre dedans qu’auparavant, ils compensent en étant pop et bien troussés.

Starcrawler s’est donc calmé, sans aucun doute, mais cet album est un pur exemple de bon indie rock qui puise un peu partout pour offrir une musique à la fois cohérente (rien ne semble hors sujet ou inapproprié au groupe) et accessible, sans se moquer de son public. Les plus bourrins auront peut-être l’impression d’être délaissés, mais tant pis pour eux, en amateur de bon indie rock je suis ravi de découvrir (même tardivement) ce nouveau disque et impatient de voir ce que donnera la suite. C’est peut-être parti pour le prosélytisme.

Et si cet article ne vous a pas convaincus de jeter une oreille à She Said, reconnaissez-moi au moins le mérite d’avoir écrit sur un disque assagi mais qui reste d’excellente qualité sans avoir utilisé l’expression « disque de la maturité ».

Blackcondorguy

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