The Blind Suns – Offshore

Publié par le 19 mai 2018 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Deaf Rock/Wild Valley, 20 avril 2018)

Surf à la main, les Blind Suns reviennent pour une session Offshore épouser les vagues généreusement nous chuchotant au passage de délicates mélopées.

Un “Alligators” montre toutefois les crocs d’emblée, avec force saturation shoegazienne sur le refrain alors qu’on aurait pu s’imaginer en terrain plus accueillant de prime abord. On ne boit pas la tasse pour autant, la frayeur étant compensée par un frisson de bonheur devant l’efficacité de la bête.

Nous revoilà ensuite trimballés au gré de vagues plutôt clémentes. On retrouve avec bonheur ce savoureux mariage entre une dream pop vaporeuse et une surf music légère. Les saturations shoegaziennes évoquées plus haut se faisant plutôt rares au sein d’un disque bien plus bienveillant qu’agressif.

“Boundaries” et son riff entêtant nous invite ensuite à faire fi des frontières, encouragés par les voix de Dorota et Romain qui se confondent joliment. Et quand surgit l’estivale “Ride”, une furieuse envie nous gagne de quitter les flots pour retrouver l’asphalte et enfourcher la première bécane venue. Bande-son idéale pour un road trip le long de l’océan. Sous une brise légère, un petit break agréable à contempler les flots nous est également proposé (la très 80s “Hush” et son riff curesque). On prend.

On pourra se montrer plus chafouin à l’égard de certains morceaux un peu trop calibrés (“Brand New Start”, “Crystallized” et leurs refrains bien clinquants), voire d’une prod résolument 80s qui fera fuir les plus réfractaires, reste d’autres motifs de satisfaction qui font pencher la balance assez nettement du bon côté (l’harmonica sacrément taquin de “Texas Sky”, entrainante en diable, la coolissime “Silent Dream” ou le beau morceau-titre éthéré).

Alors que la grisaille persiste encore sur une bonne partie du territoire (attention je me transforme en Evelyne Dhéliat), ce disque des plus plaisants vous donnera des envies d’évasion, de vous jeter à l’eau… C’est toujours bon à prendre quand l’été parait encore loin.

Jonathan Lopez

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