Oceansize – Everyone Into Position

Publié par le 31 juillet 2017 dans Chroniques, Incontournables, Toutes les chroniques

(Beggars Banquet, 2005)

Comme le disait la mère d’un célèbre philosophe du 20ème siècle : “La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber.”

Cet adage désormais culte peut aussi être appliqué à la découverte d’un album.

Certains ont un goût fade et ne méritent même pas d’être terminés, d’autres nous explosent les sens dès la première bouchée et il y a ceux qu’il faut prendre le temps de déguster afin d’en saisir toutes les saveurs et subtilités. Everyone Into Position d’Oceansize fait partie de cette dernière catégorie de délices auditifs.

Sorti en 2005 après un très bon premier album (Effloresce) et l’EP Music For NursesEveryone Into Position s’est imposé au fil des écoutes comme l’un de mes albums de chevet. Oceansize y rend hommage à leurs différentes influences (Tool, Pink Floyd jusqu’au post-rock) tout en formant un album cohérent à la fois rageur, planant, mélancolique et mystique.

Dès le 1er titre, “The Charm Offensive”, la batterie tribale toolienne nous envoûte dans ce discours anti-establishment avec une explosion finale dénonçant à l’époque Tony Blair et sa guerre en Irak (“They’ve sold us out again and thrown us in the fire / They say we’re all the same / Well, yeah… but we’re not liars..”).

“Heaven Alive”, single de l’album, peut être assimilé à de la pop progressive avec ses choeurs omniprésents mais elle est loin d’être la meilleure composition de l’album. Nous entrons ensuite dans le vif du sujet avec “A Hommage To A Shame” et son intro d’une violence inouïe alliant métal et rock progressif. C’est le morceau le plus rageur et le plus proche de leur premier album.

Suit l’apaisement et la mélancolie avec le coeur post-rock de l’album “Meredith”/”Music For A Nurse”/”New Pin”. Les mancuniens se montrent à la hauteur de Mogwai et Sigur Rós. Une fois rentrés dans ce trio post-rock, vous serez emportés et en lévitation et ne pourrez plus atterrir avant le retour à un rock progressif avec “No Tomorrow”, “Mine Host” et “You Can’t Keep A Bad Man Down”.

Ces trois dernières nous conduisent vers la conclusion mystique et planante de l’album (“Ornament/The Last Wrongs”).

Initialement prévue comme b-side, c’est le joyau de l’album. Le riff de guitare et les choeurs nous hypnotisent pour nous emmener vers la mélancolie avant de nous offrir un brin d’espoir avec l’arrivée du chant de Mike Vennart. Parfaite conclusion pour un disque brillant.

Le groupe a ensuite sorti deux autres albums avant l’annonce de leur séparation le 25 février 2011 sur leur facebook. S’il n’y a qu’un disque d’Oceansize à retenir, c’est sans contestation celui-ci. Il faut toutefois faire preuve de patience, plusieurs écoutes sont nécessaires pour se rendre compte de la richesse et de la complexité de ce bijou qui ne cessera de vous envoûter.

A.D

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