The Jesus And Mary Chain – Damage And Joy

Publié par le 10 avril 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Artificial Plastic, 2017)

Ne jouons pas les vierges effarouchées ou les esprits obtus : les reformations, si elles débouchent sur des albums de qualité et quand il s’agit de groupes mythiques comme The Jesus And Mary Chain, on prend.

Les anglais nous avaient laissé orphelins près de 20 ans après le moyennasse Munki et reviennent donc près de 30 ans après le cultissime Psychocandy, nous étions donc aussi impatients que légitimement inquiets.

Si cette affreuse pochette n’augurait rien de bon, le groupe a décidé de nous en mettre plein la vue dès le début. En vieux briscards, ils se doutaient bien qu’en mettant les morceaux moyens au début, le public et la critique auraient eu bien du mal à apprécier ce disque. Donc, les morceaux moyens, ils les ont disséminé plus loin dans la tracklist…

Psychocandy s’ouvrait avec “Just Like Honey”, Darklands s’ouvrait avec.. “Darklands”. Qu’à cela ne tienne, Damage And Joy s’ouvre avec “Amputation”, tube incontestable. Et derrière on a droit à la magnifique et cotonneuse “War On Peace”, suivie de l’excellente et énergique “All Things Must Pass”. On est heureux de retrouver la voix de Jim Reid, le son caractéristique de Jesus And Mary Chain… Et tout va bien dans le meilleur des mondes. C’est à partir de “Always Sad”, sympathique ritournelle pop mais un peu trop innocente, que le bât blesse.
Les frères Reid se mettent ensuite à souffler le chaud et le froid avec d’autres franches réussites quand les larsens viennent brouiller les mélodies avec bonheur (“Get On Home”, “Facing Up To The Facts” ou “Mood Rider” qui s’envenime méchamment sur le finish), et des morceaux franchement dispensables (“Los Feliz”, “Presidici”, un “Can’t Stop The Rock” qui, comme son nom pouvait le laisser craindre, flirte dangereusement avec la mièvrerie ou “Simian Split” aux breaks de batterie aussi déconcertants que les paroles : “I killed Kurt Cobain, i put a shotgun through his head. And his wife gave me the job” qui ne manqueront pas de faire jaser, ce qui permettra au moins de faire parler de ce morceau assez quelconque).

Jim Reid n’oublie pas un rappel essentiel : “i hate my brother and he hates me“. Ouf, rien n’a vraiment changé !
Mais au final, The Jesus And Mary Chain nous offre un bon album pop, un retour honnête mais certainement pas un grand disque de Jesus And Mary Chain.

On peut avancer sans trop se mouiller que dans 10 ans on préfèrera sans doute se réécouter Psychocandy, Darklands ou Automatic, même si on les connait par cœur. Mais au moins on ne tirera pas la tronche quand ils joueront dans deux semaines à l’Elysée Montmartre les meilleurs titres de ce Damage And Joy.

JL

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