Low – I Could Live In Hope

Publié par le 15 décembre 2016 dans Chroniques, Incontournables, Toutes les chroniques

(Vernon Yard, 1994)

(Vernon Yard, 1994)

Ceux qui ne me connaissent qu’au travers de certaines chroniques sont au courant de mon penchant pour la musique un peu brusque (“de bourrin” diront certains) : grunge, metal, fusion, punk, garage… Ils seront donc peut-être un peu surpris de me voir chroniquer un des albums les plus lents et doux de l’univers.

Car, bien sûr, on n’écoute pas Low pour se passer les nerfs, hurler sa rage, assouvir ses envies de rébellion envers une société trop injuste ou simplement un épi récalcitrant. On écoute Low pour se détendre, se plonger dans une méditation intense ou simplement pour kiffer sa race.

Le premier Low, particulièrement, est un bijou de pureté. Très vite se dégage le sentiment que rien ne doit être déplacé, qu’on nous a posé là en face d’une succession d’accords, de notes, d’accompagnements, de rythme parfaitement agencés et qu’on nous aurait chuchoté à l’oreille “voici la perfection, merci de ne pas la déranger“. Quand les notes s’éternisent, quand les échos s’amoncellent, toute perturbation extérieure perd tout intérêt.

Low suspend le temps, fait le vide autour de nous. Low nous capture et nous captive, plus rien n’a d’importance. Seul compte le moment présent. Pour tous les excités du bulbe, Low fait l’éloge de la lenteur et de la procrastination (l’incroyable “Words” en ouverture,  “Lazy”). La durée est secondaire,  “Lullaby” s’éternise (près de 10 minutes) sans qu’on ne trouve rien à y redire et tutoie les cimes en même temps que la voix (quelle voix !) de Mimi Parker s’envole. La basse est profonde, les guitares cristallines et les voix viennent compléter ce merveilleux décor de poésie sombre. Tout n’est que subtilité et délicatesse, l’épure est de mise. Pas une note de trop à déplorer. Alan Sparhawk et Mimi Parker, couple dans la vie et dans le groupe, ne font qu’un. L’osmose est totale. Ils nous poussent hors de contrôle (“Down”).

I Could Live In Hope, se nomme donc ce rêve éveillé, et nous pourrions effectivement vivre en caressant le doux espoir que la perfection est atteignable à plusieurs reprises. Un espoir voué à être déchu, évidemment. Même Low, en dépit de moult merveilles disséminées tout au long de son immense carrière, n’est pas parvenu à nous faire oublier cet incroyable disque.

On serait presque prêt, comme Alan et Mimi, à se convertir au mormonisme si c’était le moyen, un jour, d’avoir droit à la réédition de I Could Live In Hope en vinyle…

JL

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