Wonderflu – Bison EP

Publié par le 4 novembre 2016 dans Chroniques, Toutes les chroniques

wonderflu bison

(Influenza, 2016)

On pensait que les mecs de Wonderflu, et leur label subsidiaire Influenza Records, étaient de simples producteurs de rock indé Do It Yourself du terroir élevé en plein air et à la bonne musique. Derrière leurs airs avenants, leurs sourires charmants, leur sympathie chaleureuse, on pensait qu’il n’y avait que l’envie de partager de la musique sincère et artisanale entre passionnés. Pleins de modestie, toujours un mot sympa, je pense même que l’un d’eux a dû m’offrir une bière, une fois. J’aurais dû me méfier.

Car il ne faut pas vous y tromper, et ce Bison en est la preuve la plus flagrante : Wonderflu, ce n’est pas un groupe de rock indé talentueux. Ce sont des dealers de drogue.

D’abord, on t’alpague avec des tubes bien troussés et hautement addictifs, qui ont l’air de ne pas y toucher, on te promet des sorties régulières et au moins un titre inédit tous les trois mois, on y met notre cœur et toute notre passion, tu te laisses prendre, tu crois qu’écouter “Fine Now” ou “Get Down” juste une fois de temps en temps est complètement anodin. Fatalement, tu n’arrives pas à te contenter d’une fois de temps en temps, tu te passes l’EP en boucle (EP, jamais d’albums évidemment !) puis les autres, puis les Bastard Tracks, et il t’en faut plus, toujours plus ! Alors tu attends fébrilement la nouvelle bastard track qui doit sortir ce trimestre, c’est imminent, et tu baves, tu te sens fébrile, tu as la nausée à l’attente du nouvel EP, qui sortent chez Influenza avec un rythme proche des équinoxes, et tu souffres, tu es prêt à revendre ta collection entière de disques, ta mère ou ton chien pour un nouveau disque de leur part et tu constates qu’à chaque fois, on t’en offre de moins en moins : 3 malheureux morceaux ! Mais tu ne tiendras jamais avec ça ! En même temps, on t’avait prévenu, Social Square avait même appelé son dernier disque Kaijû Quick FIX, tu aurais dû te douter de quelque chose…

Évidemment, les morceaux sont excellents. Le bison éponyme est même d’un bon gabarit, plutôt Bud Spencer que Terrence Hill, mais délicat, les deux autres, fatalement plus courtes mais pas moins réussies. Et c’est encore pire. Si les morceaux étaient mauvais, on pourrait simplement cracher sur le groupe et ne plus y penser, mais là on se dit qu’avec ça et le précédent Call It Monster, on aurait pu avoir un excellent album. Pourquoi ne pas prendre son temps et nous proposer un disque substantiel ? D’où vient cette loi de ne sortir que des EP ? Pourquoi les bastard tracks voient-elles leur durée diminuer au fil du temps ? Pourquoi l’excellent nouvel EP de PFAU est-il, lui aussi, si court ? Vous ne pensez vraiment pas qu’il y a une raison logique à ça ?

Alors, en dépit de la qualité indéniable de ces trois titres, je n’ai qu’un conseil à vous donner : le meilleur moyen d’arrêter, c’est de ne jamais y toucher.

BCG

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