Weezer – Weezer (White Album) (Atlantic)

Publié par le 11 avril 2016 dans Chroniques, Toutes les chroniques

weezer-white-albumWeezer, c’est un peu comme Star Wars, quand on y pense bien. Complètement surcôté pour certains, une référence absolue pour d’autres, enchainant les albums nommés Weezer comme la franchise de Lucas enchaîne les épisodes, les deux ont finalement un cheminement assez comparable. Le premier pose les bases de l’ensemble de l’oeuvre, et malgré de nombreuses imperfections a un charme et une efficacité certaine. Le deuxième est le coup de maitre absolu, celui qui convaincra définitivement les fans et dépassera tous les autres en terme de qualité (même si dans le cas de Weezer, le succès n’a pas été immédiat). Et à partir du troisième, les avis divergent.

Avec un peu de recul, et pour ceux qui ont découvert la première trilogie (enfin, les quatre premiers disques) dans leur ensemble, même si le dernier épisode a plus de défaut que les autres, il a ses temps forts indéniables (“Hash Pipe”, “Photograph”, “Keep Fishin'”, “Dope Nose” ou “Island In The Sun” qui reste un super morceau même si on l’a entendu à l’écoeurement, sont autant de duels finaux entre Luke et Darth Vader). Les puristes les plus absolus ne retiendront que les ewoks.

Après, les avis sont à peu près unanimes, sauf pour les fans qui acceptent tout : un enchainement de choix douteux et de ratés évidents. Make Believe, Weezer (rouge) et Raditude contiennent autant de Jar-Jar Binks, Anakin Skywalker enfant tête à claque, Anakin Skywalker ado à baffer, scènes ineptes, direction d’acteur calamiteuse, incohérences et fausses bonnes idées que les deux premiers épisodes de la prélogie.

La suite divise à nouveau. Et là, on retrouve autant cet attachement fort pour le groupe que pour la franchise qui renforce la volonté du public et des fans d’aimer à tout prix la nouvelle sortie. Et d’évoquer les fantômes des gloires passées. On convoque systématiquement l’Empire Contre Attaque comme on convoque le premier album et Pinkerton pour défendre le dernier film/album, en expliquant qu’il est le meilleur depuis la période bénie. Et Hurley ou Everything Will Be Allright In The End ont eu droit à leurs deux clans autant que l’Episode III – La Revanche Des Siths : certains préférant retenir les temps forts bel et bien présents qui permettent de mener le film jusqu’au bout, d’autres estimant que les points faibles sont encore trop nombreux pour sauver un ensemble bien trop bancal.

Pour ma part, j’en avais un peu marre de lire que le nouveau Weezer était enfin le retour tant attendu à un son entre Pinkerton et le Weezer bleu, le meilleur depuis la grande époque, pour me retrouver avec un disque de power pop faiblard et vite oublié dans les oreilles. Deux fois de suite, en plus. Et puis, voilà que Weezer fait son Episode VII – Le Réveil de la Force. Certains en disent que c’est l’Episode IV en moins bien. Et c’est totalement vrai ! Le film a encore son lot de défauts et de facilités (“King Of The World”, “Prom Night”, “Wind In Our Sail”), il ne prend aucun risque en reprenant une formule qui a fait ses preuves (“California Kids” ou “L.A. Girlz”), il est même moins aventureux (mais heureusement, moins calamiteux) que la prélogie. Cependant, l’Episode IV en moins bien, ça reste fort sympathique (“Jacked Up”, “Summer Elaine And Drunk Dori” ou “Endless Bummer”, par exemple). Bien sûr, c’est de la grosse production pop corn, bien lissée et grand public, qui parlera surtout à notre âme d’ado, mais c’est bien fait. Et puis c’est Star Wars, alors on se laisse aller à une forte sympathie naturelle. Et pour la première fois depuis les premiers, on y croirait presque, on a vraiment envie d’y croire. On se dit qu’avec ça, il y a moyen de nous sortir un bouquet final bien cool, et rien que pour ça, on ne va pas lâcher maintenant.

BCG

 

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