Pearl Jam – Lightning Bolt (Monkeywrench)

Publié par le 15 octobre 2013 dans Chroniques, Toutes les chroniques

pj-1381249446Si vous êtes habitués de ces pages vous devez savoir que je ne suis pas le dernier des fans de Pearl Jam. Ce qui ne m’empêche pas d’être lucide et de constater que si Pearl Jam reste un des meilleurs groupes au monde sur scène ça fait quand même un bail qu’ils ne nous ont pas pondu un très grand disque, chose qu’on croyait systématique à leurs débuts tant les cinq premiers albums (de Ten à Yield) rivalisent de perfection.

Le bilan de la seconde moitié de leur carrière est plus mitigé et si le groupe a su prouver qu’il restait capable de sortir son lot de grands morceaux (“Nothing As It Seems”, “Of The Girl”, “I Am Mine”, “Thumbing My Way”, “Inside Job”…), on pouvait redouter que Pearl Jam soit sur une pente descendante avec le très moyen dernier album en date, Backspacer sorti il y a 4 ans.

C’est donc non sans crainte que je me suis rué sur Lightning Bolt, leur dixième album. Et c’est avec un grand sourire aux lèvres que j’ai entendu les premiers morceaux. Une ouverture très énergique avec “Getaway” qui, si elle ne déroute pas pour un sou, réveillera le fan de Pearl Jam qui sommeille en vous (et qui se sentait bien délaissé ces derniers temps). “Mind Your Manners” poursuit avec fureur et renoue avec la rage des premiers albums (McCready fait péter le riff qui tue et on repense la larme à l’œil au dévastateur “Spin The Black Circle” de Vitalogy).

Ce départ en fanfare avait de quoi réjouir les plus pessimistes même si on se doutait bien que le groupe calmerait le jeu par la suite. Un album de Pearl Jam sans ballade n’est pas concevable.
On se doutait moins que la ballade phare de l’album, le second single “Sirens”, verserait dans le mielleux pour ne pas dire dans le dégoulinant. Un single que n’aurait pas renié ChérieFM et qui a torturé mes méninges pendant longtemps. Je me suis longtemps demandé si j’avais le droit d’aimer un tel morceau et si un groupe comme Pearl Jam avait le droit de sortir un truc pareil. Aujourd’hui la réponse ne fait plus aucun doute : it’s a fucking yes ! Car Pearl Jam n’est pas un groupe comme les autres. Et ils ont beau foutre du piano et faire des chœurs tous ensemble à la fin comme aux plus belles heures de Julien Clerc, on s’en tamponne l’essentiel est ailleurs. L’essentiel c’est que ce morceau est beau, que Vedder chante divinement bien. Et je m’engage solennellement à chanter “Sirens” à gorge déployée, le briquet allumé sans éprouver la moindre honte lors de la prochaine tournée. Ils m’ont encore eu les salauds. Et ce n’est pas fini.

Une des excellentes nouvelles de ce disque c’est que Pearl Jam n’hésite pas à sortir de sa zone de confort et à prendre des risques. Le résultat n’est pas toujours transcendant (“Let The Records Play”) mais il est parfois aussi surprenant qu’agréable (“Infaillible”). On aime moins quand Vedder nous la joue trop relax (le morceau-titre prévisible, “Swallowed Whole” au magnifique refrain plombé par des couplets lourdingues ou le recyclage sans rougir de “Sleeping By Myself” présent sur son solo “moi et mon ukulélé devant les vagues”).

Mais cessons de nous plaindre voulez-vous. On se réjouit par ailleurs de retrouver un Jeff Ament aux avant-postes (très impliqué dans les compos, sa basse omniprésente nous fait vibrer de plaisir sur “My Father’s Son”).
Et puis il y a “Pendulum”. Morceau sublime à la tension sous-jacente, il vient rejoindre la longue liste des classiques de Pearl Jam et ne manquera pas de nous dresser les poils en live.

Dès lors, qu’importe les imperfections de cet album tant il est largement supérieur à son prédécesseur. Qu’importe qu’il plombe un peu l’ambiance en s’achevant sur trois ballades dont une seule est vraiment indispensable (“Yellow Moon”).
L’affaire est entendue. Pearl Jam est grand et le restera. Et désormais on n’attend plus qu’une chose : l’annonce de leur tournée européenne.

JL

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