Lou Barlow @ Point Éphémère (Paris), 04/10/15

Publié par le 7 octobre 2015 dans Live reports

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ATTENTION CET ARTICLE CONTIENT DES REFERENCES FOOTBALLISTIQUES DOUTEUSES. ANTI FOOTEUX RASSURE-TOI ÇA PARLE AUSSI MUSIQUE ET LA MORALE TE PLAIRA

Ce n’est pas toujours facile d’être fan de foot. Ça prend du temps déjà, ça peut prendre de l’argent aussi.
Ça peut en outre causer bien des moqueries de la part :
– des gens qui n’aiment pas le foot et qui vous traitent de beauf.
– des gens qui supportent d’autres équipes et guettent la moindre humiliation pour vous tailler en pièces le lendemain au bureau (alors que vous n’y êtes pour rien bordel !).

– des gens qui n’aiment pas le foot, n’y connaissent rien mais vous vannent quand même en cas de contre-performance (sans doute les plus agaçants).

Et, last but not least, être fan de foot, c’est parfois adapter son emploi du temps aux horaires de match (plus ou moins systématiquement selon le degré de folie dont on est atteint)… Donc le fan de foot est assez régulièrement confronté à des dilemmes. Et dimanche soir il y avait dilemme : le clasico ou Lou Barlow.

Et bien cette fois, j’ai été fort, j’ai suivi mon petit Lou, au détriment de mon équipe de brêles de foot préférée. Sachant pertinemment qu’avec les premiers j’aurais peu de chances d’avoir une bonne surprise et qu’avec le second je n’en avais quasiment aucune d’en avoir une mauvaise.

Et encore je ne me doutais pas qu’en plus de Lou Barlow, je pourrais m’offrir un premier moment très agréable : la découverte de Talune, artiste solo (qui si j’ai bien compris évolue habituellement en quartet) au talent évident, au jeu affirmé, à l’univers intéressant. Des arpèges sophistiquées, couplées à une belle voix grave et puissante. Un garçon a suivre…

photo 1Puis Lou Barlow est arrivé, bien planqué sous son anarchique tignasse brune. Et il a joué. Et chacun s’est mis à l’écouter religieusement, à dévorer ses paroles, à admirer son jeu simple et limpide, à se marrer à l’écoute de ses (nombreuses) blagues. Car oui, le type est affable, d’humeur joviale et communique avec plaisir avec le public (à se demander parfois comment il peut s’entendre avec J Mascis, souvent surnommé mi-affectueusement mi-véridiquement “l’autiste”). Entre deux morceaux, Lou nous fait rire. Entre deux vannes, il nous raconte sa vie : sa découverte de l’enfer de conduire à Paris, son arrestation en Allemagne par deux flics dont l’un stagiaire répétant mécaniquement et consciencieusement tout ce que lui chuchote son supérieur…

Mais nous n’avons pas seulement assisté à un show de l’insoupçonné pitre Barlow, on a surtout apprécié le grand récital d’un brillant musicien, alternant entre son ukulele, son synthétiseur des 70s auquel il tient beaucoup (et peut-être un peu trop présent par moments à mon goût), et évidemment sa guitare acoustique. En toute simplicité, Lou nous prouve par a+b comme il est simple de faire de beaux morceaux. Et comme il est chouette de les entendre. Que ce soit ceux de son dernier album solo joué presque intégralement (mention spéciale à “Wave” et “Repeat”), de Folk Implosion, de Dinosaur Jr (l’excellente “Imagination Blind”) ou bien évidemment de Sebadoh et son lot de petits bijoux (“Soul And Fire”, “I Will”, “On Fire”, “Think (Tommorow Let Bee)”…).

Un type qui n’en fait pas des caisses, qui s’adresse quasiment à des potes, qui est là pour se faire plaisir et nous faire plaisir. Un type qui semble en mesure de faire jaillir l’étincelle à partir de deux bouts de ficelle.

Un type qui vous fait rater un des “matchs de l’année” sans le moindre regret et qui permet de réaliser que, même pour un gros footeux, il est parfois bon de privilégier la musique.

Merci Lou, toi au moins tu ne nous décevras jamais.

JL

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