The Jesus And Mary Chain @ La Cigale (Paris), 16/10/14

Publié par le 19 novembre 2014 dans Live reports

La dernière fois qu’on a mis les pieds à la cigale remonte à pas très longtemps. On y avait vu un Ty Segall déchaîné foutre un bordel monstre dans cette salle qui n’avait peut-être pas connu pareille mise en charpie depuis un bon bout de temps. En tout cas on s’en voulait presque de ne pas vous en avoir parlé mais on avait peur de se voir taxer de favoritisme tant le monsieur a squatté nos pages depuis un an.

Ce soir changement de ton. On remonte le temps en allant voir les légendes Jesus And Mary Chain qui doivent interpréter le mythique Psychocandy… sorti il y a près de 30 ans !

La soirée a commencé aux alentours de 19h mais pas pour nous qui nous sommes pointés sur le coup de 20h30. Vous ne saurez donc rien sur les prestations de Bad Breeding et Eagulls mais n’allez pas nous faire croire que c’est ce qui vous intéressait.

Royal Blood ouvre le bal avant les Jesus. Difficile de ne pas avoir eu écho de Royal Blood ces derniers temps, il est néanmoins possible de ne pas avoir entendu leur musique. C’était mon cas avant le concert. Si ça ne restera pas l’expérience la plus inoubliable qui soit, il faut reconnaître que le sang royal a une certaine science du riff lourd et efficace. Le groupe n’a pas une once d’originalité mais a déjà tout de la machine de guerre. Mais comme toute machine de guerre, la puissance déployée peut vite se révéler abrutissante. Pas sûr qu’on suive l’évolution de leur carrière avec grand intérêt mais beaucoup d’autres le feront à notre place. Bref on ne se fait pas trop de souci pour Royal Blood.

Royal Blood 2

Réglé comme du papier à musique, le festival Les Inrocks Philips (si, si c’est son nom) voit les Jesus And Mary Chain investir la scène à 21h35. Pile poil comme prévu. Pour ceux qui en doutaient encore, on a donc la confirmation que les inrocks sont de vrais keupons.

Le début de concert nous rappelle une chose qu’on a eu un peu tendance à oublier : avant d’être une ode au bruit, les Jesus c’est d’abord de la Pop. Des mélodies savoureusement sucrées et sur les premiers titres c’est surtout ça qui ressort.

Puis vient “Reverence”, son riff éléphantesque, ses sons de grattes torturées, quasi indus et un Jim Reid qui gueule “i wanna diiie”. A partir de là le mur du son prend place, les oreilles morflent, le plaisir est décuplé. Un mec se fait lourder de scène. On n’est pas à Ty Segall non plus. Le groupe s’éclipse après 7 morceaux. Ça sent l’entourloupe à plein nez ou je ne m’y connais pas.

psycho

L’heure de se faire une toile, Towns of Tomorrow ça s’appelle. Ça ne dure pas longtemps et l’interprétation de Psychocandy commence. Par “Just Like Honey” évidemment. Merveilleuse évidemment. On entame les choses sérieuses.

La saturation est à son comble sur les énergiques “The Living End”, “Taste The Blood” ou “In A Hole”. La prestation est impeccable, bien que dénuée de toutes fioritures, et l’ingé son s’en sort honorablement face à ce qui pouvait ressembler à un casse-tête même si la voix de Jim Reid a parfois du mal à s’extirper du brasier.

Ce dernier n’est pas très prolixe et les échanges avec le public se limitent à de timides merci. Il s’est déjà montré bien moins courtois par le passé. De là à en conclure que ça le fait chier d’être là…

On pourrait débattre des heures sur ces groupes qui viennent jouer leur album culte 30 ans plus tard (opportunisme, argument de vente..) mais ce soir on a juste envie de savourer le bonheur d’entendre intégralement un album fantastique qu’on était trop jeune pour entendre “à la belle époque” (bien que les années 80 n’étaient certainement pas la plus belle époque qui soit musicalement mais c’est un autre débat). 20141116_222307 2

Le jeu unique de William Reid n’a rien perdu de sa superbe, les larsens se font la part belle en douce et viennent chatouiller nos esgourdes (“Never Understand”) en même temps que les refrains géniaux entonnés par le public heureux de participer à cette soirée nostalgie. Ce concert confirme néanmoins une vieille impression : la première partie de Psychocandy est tout de même un cran au-dessus de la suite. Résultat la fin de concert est plus redondante, moins captivante. C’est l’inconvénient de jouer un album entier dans l’ordre.

L’avantage c’est de rendre heureux ceux qui ont fait le déplacement et retiendront avant tout les très beaux moments de cette soirée. Et ils furent légions.

JL

Setlist : April Skies – Head On – Some Candy Talking – Psychocandy -Up Too High – Reverence – Upside Down
Rappel (Psychocandy) : Just Like Honey – The Living End – Taste The Floor – The Hardest Walk – Cut Dead – In A Hole – Taste Of Cindy – Never Understand – Inside Me – Sowing Seeds – My Little Underground – You Trip Me Up – Something’s Wrong – It’s So Hard.

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