Atmosphere – Southsiders (Rhymesayers)

Publié par le 12 juin 2014 dans Chroniques, Toutes les chroniques

Atmosphere-SouthsidersAtmosphere n’a jamais été un groupe d’énervés, préférant prendre son temps, poser le jeu, s’appuyant sur le flow agréable de Slug et la production raffinée de son compère de toujours, Ant. On n’écoute pas Atmosphere comme on écoute Public Enemy avec le poing levé et l’envie de tout cramer. On déguste Atmosphere tranquillou dans son canap’, cigare (ou pétard) à la main.

Si le duo n’a jamais eu peur du renouveau, cette donnée-là n’a pas changé rassurez-vous. Ce qui est (relativement) nouveau, c’est que le duo ne la joue plus perso et invite des copains musiciens à composer. Ça fait deux albums que ça dure. Et ça devient de plus en plus intéressant.

Il est à saluer qu’un producteur de la trempe d’Ant ait l’intelligence de se remettre en question, de laisser la place à d’autres par refus de tourner en rond. Une ouverture d’esprit bienvenue, pour un résultat des plus réjouissants. Grand bien lui fasse.

La première partie du disque frôle le sans-faute, la variété des instrus, la qualité mélodique, tout est là. Et rien ne se ressemble. Slug tire son épingle du jeu aussi bien dans un registre mélancolique (« I Love You Like A Brother ») que quand on lui colle une guitare wah-wah dans les pattes (« The World Might Not Live Through The Night »). Il se risque même alors à fredonner un refrain popisant. Que vous ne tarderez pas à fredonner vous aussi.

Les puristes hip hop les plus stricts prendront peut-être peur au début (oulala mais c’est une batterie rock et un solo de guitare sur « January On Lake Street ») mais ils se rassureront en notant que les pépites « Atmosphériques » sont encore au rendez-vous (« Camera Thief », « Kanye West »). Et puis merde alors, la formule a évolué mais c’est toujours aussi COOL (« Arthur’s Song » et son groove parfait, « We Ain’t Gonna Die Today » et ses reverbs très dubs).

Atmosphere figure depuis belle lurette au rang des valeurs sûres du hip hop underground. En intégrant parfaitement l’apport de « vrais » instruments, ils se sont très intelligemment ouverts de nouvelles portes. En ce jour d’ouverture de coupe du monde, voilà une belle leçon de jeu collectif.

 

JL

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