Liars – Mess (Mute)

Publié par le 30 mars 2014 dans Chroniques, Toutes les chroniques

liars Liars est un groupe fascinant. Un groupe qui suscite autant d’excitation que d’interrogations à chaque nouvelle sortie annoncée tant il excelle dans la remise en question permanente, le changement de direction radical. Après avoir exploré de multiples facettes du rock, Liars s’est orienté vers l’univers electro sur son dernier album, WIXIW. Toujours avec réussite. On pourrait trouver ça bluffant, chez eux c’est juste normal.

Sur Mess, il continue d’explorer le monde de l’électronique, préférant cette fois faire bouger les corps que voyager les esprits. Est-ce vraiment fait pour eux ? Ça ne parait pas évident. Au départ, quand nous viennent aux oreilles le brutal « Mask Maker » on peine même à croire qu’il s’agit bien de ce groupe tant le manque de finesse surprend. Là où Liars faisait la différence à tous les coups avec une qualité d’écriture au dessus de la moyenne, il semble se contenter ici de foutre tous les potards à fond et de balancer des grosses basses. Ils ont sans doute dû s’éclater en enregistrant ce disque. Pas nous en l’écoutant.

On ne retient pas grand chose de ce gloubi-boulga assez indigeste (“I’m No Gold” bien lourdingue), souvent répétitif et chiant (“Darkslide”). L’efficace single “Mess On A Mission” était prometteur (avec ses délires vocaux bien prenants), il fait finalement figure d’exception.

Signalons tout de même de rares réussites… les deux derniers titres. « Perpetual Village », morceau long de 9 minutes, se révèle bien plus profond et captivant que le reste de l’album. Enfin, « Left Speaker Blown » se pose en parfaite antithèse de « Mask Maker » en ouverture. Magnifique ballade synthétique et éthérée où le chant d’Angus Andrew reprend la place qui lui est due. Dommage que ça arrive en fin d’album. Il faut bien du courage pour affronter les 40 minutes qui les précèdent sans broncher.

C’est malheureux mais il faut le dire, ce coup-ci Liars s’est lourdement planté. Après tout rien de plus logique. Quand on prend autant de risques, on ne peut pas réussir à tous les coups. Gageons qu’il ne s’agisse là que d’un simple accident de parcours et que leurs prochaines expérimentations seront plus abouties. Connaissant l’historique de Liars, on a de bonnes raisons d’y croire.

JL

 

 

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