The Stooges – Live At Goose Lake August 8th, 1970

Publié par le 10 octobre 2020 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Third Man, 7 août 2020)

Je m’attendais à une bonne vieille ficelle de maison de disques pour fourguer des fonds de tiroir. Quand je lis que ce Live At Goose Lake August 8th, 1970 est le dernier concert de Dave Alexander, bassiste des Stooges, viré à peine sorti de scène à cause de sa prestation pathétique, je me suis dit que le « Club des 27 » avait encore frappé et que Dave attirait le mystère surtout pour l’âge où il a quitté cette bonne vieille Terre. En fait, non, tout est vrai. Dave plante royalement le « Loose » d’ouverture. Iggy lui éructe : « Wake up! », Ron Asheton démarre son solo sans basse comme base de lancement et du coup, le solo en question tombe gentiment à plat. Au début en tout cas. Car ce qui étonne dans ce live, c’est à quel point les frères Asheton soutiennent le tout avec une efficacité remarquable. En particulier Scott. Dave Alexandre se reprend un peu sur « Down On The Street », nous fait quelques montées sans trop se vautrer à la redescente. Puis, forcément, « TV Eye » où il se perd à nouveau et ne saute dans le train qu’à 00:30. Du coup, l’essentiel du morceau se joue comme sur les dernières secondes sur le LP, c’est-à-dire sans basse. Scott maltraite sa batterie, c’est un vrai plaisir. « Dirt » est un morceau précis, la section rythmique ne peut pas foirer alors voyons ça… Scott attaque vite et ralentit avant que Iggy ne démarre, j’avais déjà remarqué ça, peut-être sur Fun House ou alors sur un live. On le sent énervé, Scott, il fait un tas de plans pour réveiller son acolyte. Puis, vers la fin, Iggy démontre ses talents de crooner (rôle dont il mettra du temps à assumer l’envie) sur ce petit « bridge » tout fragile dont il se sortira sans encombre. Allez ! Face B de Fun House, free jazz !  Le solo de Ron sur « 1970 » occupe tout l’espace sonique pendant que Iggy mène probablement quelques assauts vers les premiers rangs. Moi qui ne suis pas forcément très solo de guitare, j’en ai repris deux fois. Ce solo-là n’aurait pas pu être joué une autre année, ni en 69 ni en 71. Ce qui m’avait frappé avec l’album Fun House, avant même de l’écouter, c’était la beauté ultime de la pochette et en particulier, cette ambiance de néons rouges, ambiance de soufre et de tous les excès. Une année est en symbiose avec cette imagerie : 1970. Mais revenons à Goose Lake (a priori dans l’Oregon, au nord de la Californie). Les frères Asheton arrêtent le morceau avant la fin, un bon petit « pain » comme on dit mais bon, là, c’est du détail à ce stade du concert. D’ailleurs, un « L.A. Blues » de 8 minutes nous attend. Je crois que Dave Alexander joue « Loose » mais ce n’est pas grave… Le concert se termine… Bon, si je pouvais voyager dans le temps, je choisirais d’aller à un concert de 73 au Whiskey A Go Go (ambiance Metallic KO pour donner une référence), je préfère assister à un vrai combat pour la survie de chacun des membres du groupe plutôt qu’à un concert poussif, si légendaire soit-il. Mais bon, on parle ici de témoignage plus que de musique, non ? Qui va écouter le live de Goose Lake avant d’aller bosser ? James Williamson sort ces jours-ci un respectable effort avec Deniz Tek (Radio Birdman), sautez dessus !

Manu

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