Somehow – Low Tide

Publié par le 28 octobre 2019 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Toolong / Differ-ant, 25 octobre 2019)

L’avantage avec la technologie moderne, c’est qu’on est aujourd’hui capable en totale autonomie de réaliser un album du début à la fin. La difficulté, après, c’est de sortir du lot face à la concurrence qui postule comme vous au succès et à la postérité. Erwan Pépiot, pilier unique à la base de Somehow, en est à son 2e album avec ce Low Tide. Déjà une belle réussite. Et bel artwork pour la pochette. Ma rencontre avec sa musique s’est faite via Twitter et d’emblée deux choses m’ont plu et aiguisé ma curiosité. Une voix, grave et singulière, et une basse bien en avant caractéristique, qu’on jurerait évadée des 80’s, new wave ou cold wave comme vous voulez. Une basse qu’on entend, quoi. Alors pourquoi, au milieu de toute la production actuelle, plus ou moins internationalement reconnue et pléthorique en 2019, s’attarder sur un projet indie confidentiel ? Parce que justement, la passion y transpire à chaque note. Modeste guitariste à mes heures perdues, je sais qu’on ne peut se lancer dans une telle aventure sans une volonté farouche. Et une vraie passion pour défendre son artisanat.

Ajoutez à cela un désir de découverte, celle de dénicher une petite pépite pas encore passée dans les radars de tout le monde. Et d’en parler. Après tout, c’est l’histoire de la musique. Le hasard. Les rencontres. Le partage. L’opportunité saisie de chroniquer cet album, me voilà donc face à ces 9 titres. Malgré la pluie qui tombe dehors et l’automne qui frissonne, la musique fraîche et délicatement mélancolique de ce Low Tide m’a donné de furieuses envies de printemps et de matins ensoleillés où on se lève du bon pied. Ce folk lumineux, ouvertement pop (« Take On The Best », « A Mirage Of Us »), m’a rappelé le sentiment éprouvé à l’écoute du premier album de Girls In Hawaii. Celui d’un album « feel good », celui dont on sort le sourire aux lèvres après chaque écoute. La voix grave d’Erwan Pépiot et cette basse ne sont donc pas sans rappeler Joy Division (« Modern Life ») mais la musique enlevée et enjouée évoquent plus la pop acoustique ciselée de Belle And Sebastian ou Girls in Hawaii donc, notamment avec l’apport vocal constant d’Aurélie Tremblay (« I Threw It All Away »). Avec une pointe de mélancolie assez élégante (« Invisible Walls »). Les titres sont courts mais l’apport de piano, claviers et quelques bribes d’électroniques apportent une belle variété à l’ensemble au détour d’arrangements travaillés. La production do it yourself souple n’enlève rien à la qualité des compositions à l’image de « Over The Raindrops », l’excellent « The Wave » en ouverture, ou le folk enlevé de « There’s A Riot Coming » qui m’évoque The Smiths. Qu’importe la production quand on a des chansons !

Et c’est le seul regret que l’on pourrait formuler finalement. 9 chansons, c’est court. Surtout quand la qualité est au rendez-vous. A l’image de « Shut Your Eyes And See », pépite pop délicate et mélancolique, 4 minutes parfaites. Mais ne boudons pas notre plaisir. Somehow, en 2019, ce sera une des belles découvertes et un beau coup de cœur pour ma part. Le rayon de soleil au milieu d’un automne pluvieux. Et un artiste talentueux à suivre !

Sonicdragao

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