Zenzile – Elements

Publié par le 11 mars 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Yotanka, 2017)

Ça fait déjà bien longtemps qu’on ne sait plus si on doit classer Zenzile au rayon dub. Ça emmerde sans doute les disquaires mais nous ça nous va très bien.

Après avoir posé les bases du genre (on parle bien sûr du dub “à la française”, le jamaïcain existant lui depuis belle lurette), Zenzile est parti en expédition et n’est jamais vraiment revenu. Ou plutôt si, il revient chaque fois avec de nouvelles idées.

Après un tour à Berlin il y a 2 ans au bon goût de rock choucroute, le voici désormais entouré d’une nouvelle exploratrice qui foule pour la première fois la planète Zenzile et s’y accommode très bien, en témoigne la merveilleuse “Bird” en ouverture avec une Zakia Gallard des plus aériennes. La pochette prend alors tout son sens. Nous sommes bien au-dessus des nuages.

Autre bijou bien poli, “Dry”, qui peut se targuer d’une somptueuse intro où on pense que tout est déjà dit. Mais non il y a bien d’autres choses à conter dans cette fantastique épopée que de délicats synthés emmèneront vers des contrées new wave.

L’album, qui tient autant du dub que du rock progressif, se révèle moins rugueux que son prédécesseur. A l’exception du rock burné d’« Outsight” (qui n’est pas sans rappeler certains titres incandescents de Livin’ In Monochrone), l’ambiance se veut plus apaisée. Il est davantage question de méditation que d’excitation (la formidable “Storm” qui s’autorise toutefois quelques éclairs guitaristiques rageurs, l’inspirante “Sequences” qui nous susurre “love is all around” de la façon la plus convaincante qui soit).

Sans surprise, Matthieu Bablée envoie toujours des lignes de basse qu’on pourrait s’écouter tranquille un bon quart d’heure sans se lasser, et quand le tout est accompagné de percus et d’une voix brumeuse (“Presence”), on est bien.

Un bon vieux dub des familles (“Poly”) vient boucler une affaire rondement menée, et rappeler que Zenzile n’oublie pas ses racines. Autre rappel : la musique de Zenzile fascine toujours et, si on ne sait jamais où ils vont nous emmener, on peut toujours les suivre les yeux fermés.

JL

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