Ty Segall – Freedom’s Goblin

Publié par le 24 janvier 2018 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Drag City, 2018)

Copie suivante. Ty Segall. Ah je l’aime bien ce petit. Il a des facilités, il est créatif. Et bosseur avec ça. Je note quand même que ces derniers temps, il s’est un peu reposé sur ses lauriers. Avant il avait tendance à rendre trois fois plus de devoirs que ses camarades, il arrêtait pas et y avait quasiment rien à redire. Il a un peu ralenti la cadence dernièrement, mais sa dernière copie était réussie. Voyons voir celle-ci.

Visiblement il s’est lâché et a retranscrit tout ce qui lui passait par la tête. Bon il aurait pu faire un petit tri, c’est pas très cohérent cette affaire.

Il parvient toujours à faire mouche quand il joue franc jeu et attaque bille en tête, quitte à faire plein de ratures (“Fanny Dog”, “Alta”, “She”). Et quand il se contente de faire simple, délié et joli ça fonctionne également (“You Say All The Nice Things”, “My Lady’s On Fire”). J’aime quand il canalise sa fougue de la sorte. Il serait même capable de me briser le cœur ce pti con (“Rain”).
Partageur, il a permis à ses collègues préférés comme le petit Mikal d’apporter leur contribution. Ce dernier, a l’air de s’être bien amusé à manier un langage cuivré.

Mais s’il est distrayant en faisant son petit numéro (“The Last Waltz”), Ty verse parfois trop dans l’excès au goût douteux quand il évoque le disco (“Despoiler Of Cadaver”) et aurait pu nous épargner quelques anecdotiques saillies (“Meaning”, “Prison”, “The Main Pretender”) et autres recyclages de ses vieilles marottes (“Talkin 3”).

Le petit salopiaud me fait tout de même mentir en me pondant un gros pavé en guise de conclusion (“And Goodnight”), revisitant là aussi un de ses anciens travaux (“Sleeper”) dans un style très enlevé et électrique. Il est bon, il le sait et il m’a encore eu.

C’est imparfait, c’est fourre-tout mais c’est à son image : entier, débridé et parfois même réjouissant.

Il ne faut toutefois pas être trop clément sur l’appréciation car je suis persuadé qu’il est capable de beaucoup mieux :

Trop brouillon. De bonnes idées mais attention à ne pas trop se disperser. On attend plus de rigueur sur le prochain devoir. 13/20

Jonathan Lopez

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