Torche – Admission

Publié par le 27 juillet 2019 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Relapse, 12 juillet 2019)

On a attendu un peu que le thermomètre soit de nouveau en surchauffe jusqu’à frôler l’implosion pour faire tourner ce nouvel album de Torche dans des conditions idéales. 
Une fois les 40° allègrement franchis, l’air irrespirable, le déplacement à peine envisageable, on a enfourché notre bécane et bouffé du bitume en écoutant Admission (ah, quand on est chroniqueur, faut donner de sa personne). Et Torche a fait son office, déployant son arsenal habituel : riffs qui clouent au mur, martèlement consciencieux, et aucun égarement en chemin à déplorer. Seuls trois des onze morceaux excèdent les trois minutes, quitte à sonner parfois (« What Was ») un peu bâclé (vite torché ? Non, on n’oserait pas).

Ce qu’il y a de bien avec ce groupe, c’est qu’il possède ce qu’il faut de violence pour se la jouer dur à cuire (dès l’introductive « From Here » on se fait refaire le portrait et « Infierno » porte diaboliquement bien son nom) mais il sait aussi attirer le chaland avec des morceaux plus accessibles que ce que propose le commun des metalleux. Traduction : ces roublards peuvent plaire à tout le monde. On ne se satisferait pas d’un menu classique « riff gras à toutes les sauces », sachant à qui on a affaire, même si personne n’osera se plaindre de l’écrasante « On The Wire » au riff bulldozer et au refrain remarquablement troussé où le chant de Steve Brooks s’accorde au son aigu de sa gratte…
Pas besoin de fouiller bien loin pour constater qu’on a droit à bien davantage que le traditionnel pilonnage en règle. Un fois que la masse imposante de « Times Missing » s’est abattue sur nous, le morceau se plait à imposer son groove, changer de rythme, à s’offrir un pont psyché. « Admission » fait également dans l’instantanéité avec son riff aérien quasi new wave qui s’accroche à vos basques pour ne plus vouloir s’en défaire. Ultime surprise, et de taille, « Changes Come » (encore un nom bien choisi) où Brooks prend du recul au chant et se laisse envahir par un bel essaim de guitares venant flirter avec le shoegaze. Nothing n’est pas loin, et nos oreilles se repaissent.

Nonobstant de rares instants de faiblesse (le refrain un poil lourdaud de « Extremes Of Consciousness » par exemple), Admission fait dans l’efficacité à toute épreuve, tout en osant la remise en question avec brio (avec qui ?). Sans doute pas de quoi changer la face du metal/sludge/stoner mais amplement suffisant pour réaffirmer le statut de Torche qui mériterait sans nul doute une plus grande considération.

Jonathan Lopez

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *