The New Year – Snow

Publié par le 30 octobre 2017 dans Chroniques, Incontournables, Toutes les chroniques

(Undertow, 2017)

Vous n’avez sans doute pas entendu parler de cet album, et pourtant…

Pourtant The New Year livre là sa 4e offrande et à sa tête les frères Kadane s’étaient déjà fait un sacré nom au sein du classieux, si ce n’est culte, groupe slowcore Bedhead.

Pourtant, il recèle de tant de richesse, tant de savoureuses mélodies, tant de beauté qu’il devrait séduire tout un chacun et s’imposer à tous comme un cadeau idéal. Comme une belle preuve d’amour.

Mais il faut dire que ces bonhommes-là aiment la discrétion. Ce n’est déjà pas avec un nom de groupe pareil qu’ils allaient marquer les esprits. Ce n’est pas non plus avec une pochette aussi sobre et inexpressive (dans la droite lignée des précédentes) qu’ils comptaient attirer l’attention. Non, leur truc c’est la musique. La musique lente, subtile qui s’impose à nous sans crier gare.

Et sans se presser, comme ces paresseuses mélopées qui parsèment leurs disques, The New Year vient de nous offrir une nouvelle preuve, 9 ans après leur dernier effort, que pour ce qui est de semer la beauté tout autour d’eux, ils n’ont guère d’équivalent.

Comme son titre ne l’indique pas « Mayday » ne s’alarme pas le moins du monde et nous transmet tranquillité et sérénité. Et à l’exception de « Recent History », plus nerveuse, presque grungy sur les bords, l’ensemble du disque ne fait que nous cajoler amoureusement (« Snow » et sa mélodie toute chétive, « The Last Fall » et son orgue bienveillant, la tendre mélancolie de « The Party’s Over »). Tout n’est que murmure, délicatesse et pur bonheur.

« Myths » et son amplitude qui ne cesse de grandir, de nous guider vers une lumière faiblarde, comme une promesse de plénitude absolue, sans que l’on sache vraiment si ce n’est pas un éternel mirage. La musique de The New Year d’apparence si simple, sans vraiment prévenir, parvient toujours à nous trimballer bien loin de notre canapé. De l’évasion tout en douceur.
Même quand le final s’embrase lors du colossal « The Beast » aux atours qu’on pourrait qualifier de post rock, nos yeux restent embués d’émotion tant la traversée est rondement menée par la fratrie Kadane et le jeu subtil distillé par Chris Brokaw (ex-batteur de Codeine et guitariste de Come).

En si peu de temps, les mélodies de Snow semblent nous appartenir, après s’être immiscées en nous en toute quiétude. Des évidences, des souvenirs qui n’existent pas encore mais qui ne demandent qu’à être gravés sur ces enchevêtrements de guitare. Car ce disque est de ceux qui ne vieilliront pas, qui nous suivra et nous séduira des années durant. Difficile de prédire s’il y aura de la neige à Noël mais on est en droit d’espérer que ce merveilleux Snow trônera sous bien des sapins.

JL

 

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