The Men – Mercy

Publié par le 13 février 2020 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Sacred Bones / Differ-Ant, 14 février 2020)

The Men a toujours mis un point d’honneur à être un groupe créatif qui fait à peu près ce qu’il veut et se joue complètement des cases dans lesquelles on voudrait le ranger. En effet, en écoutant tous leurs albums depuis le premier, Immaculada, il y a maintenant plus de 10 ans, bien malin celui qui pourra définir leur style et prédire ce que donnera leur prochaine sortie. En revanche, force est de constater que depuis Tomorrow’s Hits, hormis un Devil Music qui commence à ressembler à un accident imprévu, leur musique est moins enthousiasmante. Enfin “on”, je ne sais pas, mais moi, j’ai clairement du mal à y trouver ce qui me retournait complètement sur leurs disques précédents.

La faute ne vient pas uniquement de la variété de styles, qui était présente quasiment dès le départ, mais peut-être à un équilibre moins évident entre morceaux calmes, parfois beaucoup trop plan-plan, et les morceaux énervés ou planants qui restent à mes yeux la grande force du groupe. Quand, retrouvant leur envie d’expérimenter, ils avaient sorti les synthés, j’avais décidé de tourner les talons. Pourtant, Drift (l’album en question) ne se limitait pas à un énième disque lorgnant beaucoup trop du côté des années 80 et avait même des compos plutôt sympas, mais pour y avoir droit, il fallait s’en taper 4 dans des styles que je déteste viscéralement. C’était au-dessus de mes forces.
Je décidais pourtant d’attendre le disque suivant pour laisser tomber, puisque le groupe a toujours été capable de prendre ses auditeurs à contre-pied. Le voici, et effectivement, ce ne sont pas les synthés qui sautent aux oreilles à l’écoute de Mercy. Bon, le single de l’album “Children All Over The World” est une chanson pop fm 80s à laquelle je suis hautement réfractaire, mais hormis ce titre, rien n’évoque ce type de musique.Et puis, en dehors de la ballade au piano “Fallin’ Thru”, la guitare est revenue à l’honneur, que ce soit dans les solos sur une ou deux notes de “Wading In Dirty Water”, les rythmiques folk de “Cool Water” ou “Mercy”, la country emportée de “Call The Doctor” ou la plus classiquement punk (pour le groupe) “Breeze”. Dans l’ensemble surnage une tonalité country-folk, qui ne concerne pas tous les titres mais donne une ambiance générale.

Le problème, enfin mon problème, c’est que si cette ambiance me convient mieux sur le papier que la foire aux synthés, je trouve la plupart des compositions assez peu marquantes. Par conséquent, j’ai du mal à rentrer dedans, à l’exception des deux dernières. “The Breeze” qui, si elle ressemble à des choses que le groupe a déjà fait, se trouve dans mon registre préféré, et le morceau-titre, intime et touchant, pour moi bien plus réussi que les autres ballades du disque qui deviennent de ce fait un peu redondantes.

Dans l’ensemble, The Men restent un très bon groupe, je pense donc que si vous êtes sensibles aux styles abordés ici, vous pourrez certainement y trouver votre compte. Pour moi qui n’aime la country-folk qu’à petite dose, ce disque demeure moins éprouvant, mais doté de moins de morceaux marquants que le précédent. Dommage, il semblerait que je doive attendre le prochain pour me faire enfin un avis tranché !

Blackcondorguy

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