Tennis Bafra – Bummer (Influenza/No Method)

Publié par le 29 avril 2016 dans Chroniques, Toutes les chroniques

tennis bafraOn savait, ou du moins on pouvait fortement se douter que les mecs d’Influenza Records avaient bon goût. Je veux dire, quelqu’un qui est aussi foncièrement réfractaire au synthé que Santiago, le guitariste de Wonderflu, ne peut pas être fondamentalement mauvais. Quand on regarde la liste de leurs albums préférés, il y en a un bon paquet à sauver, quand ce ne sont pas tout bonnement des indispensables. Et dans la quantité de groupes qu’ils ont invité au Freak Scene, dont ils ont fait la pub, ou qui apparaissent sur leur plan du rock indé français (le nouveau gadget sur leur site), il y a vraiment de quoi faire plaisir à vos oreilles. Alors quand pour la première fois ils s’ouvrent à l’international pour publier un groupe, il y a de quoi être curieux. Surtout que c’est dans les steppes Suédoises qu’ils sont allés le chercher, et que ce n’est heureusement pas un groupe de metal extrême ou de skate-punk-mélodique qu’ils nous ont déniché. Comment ça, y a pas de steppes en Suède ? Laissez-moi être nul en géographie !

Évidemment, Tennis Bafra fleure bon les 90s. Pas de surprise de ce côté-là. En même temps, c’est parfaitement légitime : ce groupe DATE des 90s. Assez étonnamment, ils ont attendu deux décennies pour enfin mettre la musique qu’ils jouaient pour le plaisir sur disque, et fait dans la foulée la première partie d’artistes comme Dinosaur Jr, Thurston Moore ou Polvo. On fait pire, comme CV. Et, si j’en crois ce nouveau disque, ça valait le coup d’attendre, et les suédois amateurs de bon rock peuvent dépenser sans crainte les quelques euros que leur coûtera Bummer. Comment ça, y a pas d’euros en Suède ? Laissez-moi être nul en économie.

Pour la musique que vous retrouverez ici, et bien c’est plutôt noisy. Et punk. Et il y a de la mélodie. Ceci dit, on ne trouve pas là du le skate-punk-mélodique ultra marqué de la fin des 90s, ça évoque beaucoup plus Sonic Youth que Millencollin, peut-être parce que ce n’est pas trop pratique de faire du skate torse nu dans la neige tout en zigzagant entre les ours polaires. Comment ça, y a pas d’ours polaires en Suède ? Laissez-moi être nul en SVT.

Enfin bref, Bummer est un petit disque bien sympa à s’écouter, même si vous détestez aller à Ikea (comme tout un chacun), que vous n’avez pas de krisprolls à déguster et que vous n’êtes pas entouré exclusivement de blondes à gros seins. Comment ça, y a pas que des blondes à gros seins, en Suède ? N’allez pas non plus briser tous mes clichés forgés par un visionnage intensif de TF1 !

D’accord, je ne connais pas grand chose à ce pays. D’accord, il n’y a peut-être pas de steppes, d’euros, d’ours polaire et (tant que ça) de blondes à gros seins, en Suède. Mais maintenant, grâce à Influenza Records, je sais qu’il y a de bons groupes.

BCG

L’album s’écoute ici et s’achète (5 euros, c’est cadeau…)

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