Tacocat – This Mess Is A Place

Publié par le 19 décembre 2019 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Sub Pop, 3 mai 2019)

Il y a quelques années, Tacocat m’avait complètement conquis avec son album Lost Time. Un disque qui ne proposait certes rien de révolutionnaire, mais offrait du très bon pop rock un peu punk sur les bords et était passé en boucle chez moi tout l’été 2016 ; il m’arrive même d’y revenir de temps en temps avec un plaisir certain.

Mais le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé. Qui aurait pu s’imaginer que le temps serait si vite écoulé ? Bon, beaucoup de choses ont changé, mais mon avis sur Lost Time n’a, lui, pas bougé. En revanche, le groupe est un peu sorti de mon radar ces derniers temps, et c’est après avoir quasiment bouclé mon top de fin d’année que je me rends compte qu’ils nous proposent un nouvel album en 2019. Merde, espérons qu’il n’aura pas un effet Wonderflu sur mon classement* !

Bon, au-delà de ces considérations qui ne peuvent concerner qu’une personne qui accorde beaucoup trop d’importance à la musique, je devrais plutôt me réjouir : c’est toujours plaisant de retrouver un groupe qu’on aime. Reste à savoir si le nouveau cru va être à la hauteur de nos attentes.

À l’écoute du premier morceau, une variation sur le riff de « Sweet Jane » (du Velvet), ou « Be My Lover » (d’Alice Cooper) selon vos références, on se retrouve tout de suite en terrain connu. On pourrait même dire qu’on reprend exactement là où Lost Time s’était arrêté, et ce n’est pas « New World » qui va changer cette impression. Le problème, c’est qu’aussi sympa ces chansons soient-elles, elles m’amèneraient un peu à me demander si finalement, ce sont les chansons de Tacocat qui me plaisent ou simplement leur style et leur son. Car si j’apprécie ces deux pistes, rien ne m’accroche vraiment au-delà de leur forme.

Malheureusement, ce n’est pas la troisième, « Grains Of Salt », qui va rattraper ce faux départ. Elle tranche bien avec le précédent album, mais par son mauvais goût : riff de guitare funky et synthé, comme dans les pires morceaux FM des années 80… je zappe très vite, avec de sérieux doutes sur la suite !

Cependant, la suite va permettre de me rassurer : à partir de « The Joke Of Life », je retrouve mes marques dans cet album et je me remets à apprécier à peu près chaque morceau pour ce qu’il a. Celui-ci et l’autre titre punky « The Problem », les arpèges de « Little Friend », « Rose-Colored Sky » qui ressemble à une version pop du « Son Of Sam » des Dead Boys, jusqu’à la ballade finale « Miles And Miles », tous ont un petit quelque chose qui me fait les apprécier pour ce qu’ils sont et pas simplement pour une question de style musical.

Quoi qu’il en soit, le mal est fait et le doute est là. Je réécouterai sans doute This Mess Is A Place avec plaisir, et c’est le plus important : l’album est tout à fait réussi et on y trouve ce qu’on est venu y chercher. En revanche, pour ce qui est de faire passer Tacocat de groupe cool qui fait des disques cool à groupe incontournable qui fait de grands albums, même des grands albums de pop rock vitaminé, je pense qu’on n’y est pas encore. Dans une année pauvre en power pop, le disque se serait sans doute hissé haut dans mon top comme le précédent, mais cette fois il y a au moins 3 disques du genre (That Dog., Red Kross, The Muffs) qui m’ont beaucoup plus retourné. Malgré ça, l’essentiel est là (le plaisir d’écoute !), et c’est assez pour vouloir les retrouver la prochaine fois et leur laisser la chance de me prouver que je me trompe à leur sujet.

Blackcondorguy

*En 2015, ils avaient sorti l’EP Call It Monster en décembre et avaient mis un bon bordel dans mon top.

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