Seasick6 – Hexakosioihexekontahexaphobia (Et Mon Cul C’est Du Tofu ?)

Publié par le 30 mars 2016 dans Chroniques, Toutes les chroniques

a3319159039_10Bulgour Olivevitch, le réalisateur de Ribionok et The King Of Pong, eut cette phrase célèbre la première fois qu’il se rendit à Toulouse. Après avoir sorti ses affaires de bain, devant l’hilarité de sa compagne d’alors, il lui posa la question suivante : “Mais…Y a pas la mer à Toulouse ?
Ce qu’ignorait Bulgour Olivevitch, vous le saviez peut-être déjà. Dès lors, on peut se demander l’intérêt d’un groupe de surf à Toulouse, s’il n’y a pas la mer. Seasick6, eux, ne se sont pas posé la question. Qu’on se rassure, ce n’est pas vraiment du surf non plus. Le groupe se définit lui-même comme du “surf sans soleil”, et on voit bien le côté sombre de leur musique dans les influences post-punks sensibles mais heureusement bien digérées et non nuisibles : pas de production 80s insupportable comme sur la grande majorité des groupes revivals actuels, de la reverb juste ce qu’il faut pour donner un petit côté Morricone à certaines guitares et un chant rare et discret qui n’en fait pas des tonnes.

Le chant trop rare, ça pourrait être le reproche principal que je ferais à ce disque s’il n’était un peu biaisé ; c’est le genre extrêmement codifié qui veut ça, et de ce point de vue-là, la présence même d’un chant est un blasphème pour les puristes. Et quitte à blasphémer, Seasick6 pousse le bouchon encore plus loin avec une bonne dose de punk dont ils sont habitués (rappelons que certains membres du groupe officient aussi dans Ultrademon), des passages acoustiques et même des petits délires électro (là encore rares, heureusement). Ces petites expérimentations et grosses touches personnelles, résumés par la dernière piste éponyme, font de ce disque au nom imprononçable l’un des plus intéressants de ce début 2016.

Dommage alors d’apprendre que ce premier album est malheureusement posthume : le groupe s’est séparé juste avant sa sortie. Life’s a beach, comme on dit…
Mais comme à toute chose, malheur est bon, voilà une bonne raison de (re)découvrir leur autre projet, Ultrademon, et de fouiller parmi les autres sorties du label Et Mon Cul, C’est Du Tofu.

BCG

L’album est en écoute et téléchargement à prix libre ici même

 

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