Santana – Abraxas (Columbia)

Publié par le 5 novembre 2012 dans Chroniques, Incontournables, Toutes les chroniques

2012-08-27-santana_abraxasCarlos Santana, musicien américain, d’origine mexicaine, est un artiste qu’on peut classer dans la catégorie guitar hero , le genre qui a dû influencé les créateurs du célèbre jeu vidéo. A ranger avec les David Gilmour, Jeff Beck, Jimmy Page, Eric Clapton ou Jimi Hendrix.
Je peux vous garantir que mes potes et moi on s’est souvent pris à l’imiter sans instrument (faisant de l’air guitar avant l’heure) sur “Song of the Wind”, “Europa”, “Samba Pa Ti” ou “Song For My Brother”.

Carlos Santa et son Band ont écumé les rues et les bars de San Francisco à partir de 1966, année de son arrivée aux States. En 1969, invités au festival de Woodstock, ils livrent une prestation mémorable, immortalisée dans le film éponyme, notamment lors du morceau “Soul Sacrifice”, dont la prestation de son batteur âgé de 17 ans Mike Schrieve en a fait fantasmé plus d’un (et plus d’une).

Influencé par la musique psychédélique de l’époque, et par ses racines latines, son deuxième album est le coup de maître. Abraxas est un énorme succès partout dans le monde, et bien entendu aux USA et en Europe. Mise en avant de rythmes afros cubains, salsa et rock mêlés,  percussions au premier plan, et guitare omniprésente. Solos (marque de fabrique du leader) magiques sur nombre de titres : “Incident at Neshabur”, “Mother’s Daughter”, “Samba Pa Ti”.

Ce disque qui représente un sommet dans la première partie de la carrière de Carlos Santana, comporte notamment une reprise fantastique du standard blues “Black Magic Woman” de Peter Green (Fleetwood Mac), sera un énorme succès. Autre reprise phénoménale sur cet album, le cha cha cha composé par Tito Puente en 1962 “Oye come Va”, se refit une jeunesse et devint également un énorme carton. Cela reste un des titres les plus connus de Carlos Santana, et un succès quasi garanti dans toute ambiance festive.

Le superbe “Samba Pa Ti”, un des premiers titres de Carlos, sans voix, est également un des « must » de l’album. Sensualité, dextérité et rythme caractérisent ce titre, qui deviendra instantanément un classique.

D’autres morceaux sont plus bruts et influencés par la sonorité ambiante (Californie début années 70) : “Hope You’re Feeling Better”, avec toujours en filigrane, la guitare flamboyante de Carlos.

La pochette (idéale en format Vynil de l’époque) est extraordinaire. Un pur délire psychédélique et mystique montre une sublime femme noire, nue allongée de  manière très sensuelle au milieu de tentures aux teintes chamarrées. Un ange chevauchant une conga au dessus d’elle semble lui prodiguer des conseils, alors qu’au dos du disque des femmes africaines semblent totalement possédées par le démon Abraxas.

Carlos évoluera au milieu des années 70 vers des sonorités jazz rock, en travaillant notamment avec John Mac Laughlin, mais juste avant cela (en 1972) le dernier coup d’éclat du premier Santa Band sera Caravanserai. Ambiances mystiques, influences boudhistes, superbes compositions musicales comme “Every Step Of The Way”, “Stone Flower”.  Et bien entendu le fantastique “Song Of The Wind”, titre sublime que chaque musicien/guitariste rêve de composer un jour et de pouvoir interpréter. Une note de basse caressée en intro, et la guitare sensuelle de Carlos qui s’invite au voyage. Un grand moment de guitare éternel.

Carlos, ensuite poursuivra une longue carrière faite de coups d’éclats, et d’albums moyens, voire mauvais, peuplée de nombreuses rencontres, qui détermineront ses orientations musicales futures. Quelques albums encore intéressants verront le jour fin des années 70, publiés sous le pseudonyme de Devadip (œil de Dieu) Carlos Santana, Oneness ou Swing of Delight, accompagné de la crème des jazz-rockers de l’époque (Herbie Hancock, John McLaughlin, Ron Carter, ..), avant un gros coup de mou.

Carlos tel le phénix, renait de ses cendres régulièrement, en publiant de temps en temps un disque intéressant (Supernatural) ou lors d’une apparition live toujours affutée. Contrairement à d’autres musiciens de sa génération comme Neil Young, ses enregistrements ne sont plus toujours à la hauteur, mais il reste un guitariste hors pair, qui peut être totalement inspiré, et est toujours avide de prestations en public avec ses collègues et amis musiciens.

Oye como va Carlos Santana !

 

El padre

1 commentaire

  1. Les ”femmes Africaines” au dos de la pochette sont en fait des hommes, des Wodaabe qui se maquillent et s’habillent ainsi pour séduire les femmes.

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