Quicksand – Interiors

Publié par le 21 janvier 2018 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Epitaph, 2017)

Comme chaque année, les différents classements des meilleurs albums sont tombés de tous les recoins du web en décembre dernier. C’est toujours l’occasion, entre autres, de découvrir des albums à côté desquels nous sommes passés. Pour ma part ce fut le cas de Quicksand qui se retrouve dans plusieurs tops et numéro 1 du classement New Noise. Je saute alors sur l’occasion pour découvrir ce groupe qui m’était inconnu jusqu’à ce jour.

Quicksand est un groupe post-hardcore américain, originaire de New York. Alors que les scènes grunge et post-hardcore explosent début 90, Quicksand reste dans l’ombre des Nirvana, The Smashing Pumpkins, Tool ou encore Rage Against The Machine dont ils firent les premières parties. Le manque de succès populaire aux yeux de leurs labels et les tensions au sein du groupe mèneront à leur séparation en 1995 puis en 1999, un an et demi après une vaine tentative de reformation.

22 ans après leur deuxième album Manic Compression, le groupe a sorti fin 2017 Interiors en revenant à sa formation d’origine. L’album se décompose en 3 actes séparés par des interludes.
Dès le début, la basse de Sergio Vega (remplaçant de Chi Cheng dans Deftones depuis 2008) et la batterie d’Alan Cage assènent leurs tempos gras et ravageurs (“Illuminant”, “Warm and Low”).
La guitare se fait moins incisive que par le passé tout en conservant son efficacité. Le chant de Walter Schreifels est, quant à lui, plus axé sur l’émotion sans pour autant délaisser la rage passée.

Nous sommes donc en droit de nous poser l’éternelle question : “Serait-ce l’album de la maturité ?“, la réponse est OUI ! Le deuxième acte le confirme avec des riffs qui restent en tête (“Cosmonauts”, “Hyperion”). Schreifels se rapproche de temps en temps du chant de Chino.
Le duo Vega/Cage continue d’asséner sa rythmique toolienne. Cette deuxième partie se termine par l’excellente “Feels Like A Weight Has Been Lifted” aux petits accents de Rage Against The Machine.
“Sick Mind” ouvre le troisième et dernier acte en restant dans la continuité du reste de l’album avant de laisser place à “Normal Love”, plus groovy et posée qui clôt cet opus.

Interiors mérite plusieurs écoutes afin de dévoiler toutes ses nuances.
Plus subtil dans ses compositions et au niveau du chant, le Quicksand version 2017 n’a toutefois rien perdu de son efficacité avec un duo rythmique aussi dévastateur qu’Attila et ses Huns traversant votre salon. La qualité de leur production orchestrée par Will Yip, lui-même ancien batteur, y est pour beaucoup. La rage de Quicksand est toujours présente mais le groupe a su se renouveler et regarde désormais droit devant lui, plutôt que d’avoir les yeux rivés sur le rétroviseur. C’est ce qu’on appelle un coup de maître.

Alain Dutertre

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