Nine Inch Nails – Not The Actual Events EP

Publié par le 30 décembre 2016 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(The Null Corporation, 2016)

(The Null Corporation, 2016)

On ne va pas faire la fine bouche, une nouvelle sortie de Nine Inch Nails est toujours guettée du coin de l’oeil, même s’il est plus méfiant qu’avant.

En résumé, depuis que Reznor n’est plus dépressif, ses disques sont plus déprimants. Alors OK, Hesitation Marks n’était pas franchement folichon. OK, on comprend mieux avec le recul pourquoi The Slip n’est jamais sorti en version physique. OK, With Teeth avait ses hauts et ses bas (je vous les fais pas tous, hein…). Mais ça reste Nine Inch Nails, pas Trent Reznor qui fait mumuse à pondre des ambiances pour les réalisateurs de films à gros budget histoire de récupérer un grammy award. Non Nine Inch Nails, c’est Trent Reznor et ses compositions indus, bruitistes, torturées (normalement). Donc d’office on est curieux et impatient.

Le premier constat à propos de ce Not The Actual Events, c’est qu’il est rude. Pas franchement accessible dès les premières écoutes. Le bougre rebute. Ce qui aurait plutôt tendance à réjouir de prime abord, en se disant que ce disque recèle de bien des secrets difficiles à percer. Mais finalement non, si ce disque n’est pas très accessible c’est avant tout parce qu’il est pauvre en mélodies. Et ça, le nombre d’écoutes n’y change rien.

Là où Hesitation Marks pêchait par son aspect trop lisse (un comble pour NIN), celui-ci serait presque trop rugueux. Les angles sont biscornus, l’atmosphère est étouffante, saturée, il y a clairement une volonté de revenir aux bases qui ont fait les plus beaux jours de Nine Inch Nails. Mais le dosage est un poil déséquilibré ; « The Idea Of You » (qui sous le torrent de décibels final reprend les notes au synthé de « Closer ») et « Burning Bright (Field On Fire) », tout en violence contenue, au lieu de s’imposer comme de nouveaux monuments, se contentent de n’être que des démonstrations bruitistes, sans grand intérêt. Pour le plaisir d’écoute, on repassera. Dommage parce qu’un riff vorace comme celui de « Burning Bright » avait un méchant potentiel.

« Dear World, » (et ses bleeps électro façon Pretty Hate Machine modernisé) et « She’s Gone Away » sauvent la mise en n’oubliant pas de rester des chansons. Mais le bilan est malheureusement un peu maigre.

On peut néanmoins nourrir des espoirs avec cet EP qui se rapproche davantage dans son atmosphère, sa saleté de la période dorée du groupe. Reste à espérer que Reznor ait encore sous la caboche suffisamment de créativité, d’inspiration pour nous sortir de nouveau un disque pouvant se mesurer sans rougir aux monstres d’antan.

JL

 

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