Neil Young – Songs For Judy

Publié par le 8 décembre 2018 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Reprise, 30 novembre 2018)

Il est des artistes qui vous accompagnent tel un compagnon de voyage sur les chemins sinueux de votre vie.
On s’approprie alors leurs chansons pour mieux nous relever ou profiter de notre bonheur. Malgré ma découverte tardive de son œuvre, le loner en fait partie.
 
Depuis plusieurs années il a la bonne idée de replonger dans ses archives pour nous faire découvrir ses trésors cachés.
Après avoir dévoilé Hitchhiker, son album solo acoustique enregistré à Malibu en août 1976 et jamais édité avant l’année dernière, il sort de sa hotte en cette fin d’année un album live enregistré en novembre 1976. Il est alors en tournée éclair américaine avec le Crazy Horse, 12 villes en 24 jours et, appliquant le bon vieux dicton “on n’est jamais mieux servi que par soi-même”, il réalise lui-même ses premières parties en se présentant seul en acoustique avant de faire vrombir les décibels électriques de son cheval fou.
 
Ces premières parties seront enregistrées sur cassettes par Cameron Crowe et le photographe Joel Bernstein qui ont compilé les 22 meilleurs morceaux. Ces versions, connues des fans du Loner, se retrouvaient sous le manteau sur des cassettes pirates depuis 40 ans. Il était temps de les remasteriser et de les rendre publiques afin de découvrir ou redécouvrir ces morceaux à l’état brut en version live.
 
C’est un Neil bavard qui ouvre ce concert. Il raconte avoir croisé quelques heures avant Judy Garland, en robe rouge, d’où le titre et la pochette du disque. On retrouve bien évidemment des classiques de ses albums solos qui, en versions acoustiques, arracheraient une larme à Poutine (“After The Gold Rush”, “Tell Me Why”, “Mellow My Mind” au banjo et une surprenante version orgue/piano de “A Main Needs a Maid”), mais aussi “Mr Soul” qu’il jouait avec les Buffalo Springfield.
 
Il n’oublie pas son engagement en clamant “Even Richard Nixon has got soul” sur le refrain de “Campaigner” ou dédicaçant au fraichement élu Jimmy Carter “Here We Are In The Years”. On retrouve aussi de la session Hitchikker, inconnue alors du public, “Human Highway” et la magique “Pocahontas”, reprise 20 ans plus tard par Johnny Cash dans ses sessions American avec Rick Rubin, ainsi qu’un inédit “No One Seems To Know”.
 
Pour ceux qui connaissent déjà la magie d’écouter les versions lives de notre canadien préféré, pas de grandes nouveautés mais toujours un plaisir d’entendre son timbre si spécifique et sa voix à l’imperfection si émouvante qu’elle en devient parfaite.
Pour les néophytes, ils entendront la face live acoustique de Neil et apprendrons que Harvest n’est pas son unique chef-d’œuvre avant de découvrir un jour, je l’espère pour eux, la face électrique de ce Dr Acoustic & Mr Electric qu’est le loner.
 
A l’approche de Noël, Neil Young nous glisse sous le sapin un fantastique cadeau dont il a le secret, à noter pour les collectionneurs de vinyles qu’ils devront attendre le 14 décembre pour se procurer la sacro-sainte galette.
 
Merci petit papa Neil.
 
Alain Dutertre

LIRE LA CHRONIQUE DE AFTER THE GOLD RUSH

LIRE LE REPORT DU CONCERT AUX ARENES DE NIMES EN 2013


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *