Mark Lanegan & Duke Garwood – With Animals

Publié par le 17 août 2018 dans Chroniques, Notre sélection, Toutes les chroniques

(Heavenly Recordings, 24 août 2018)

Ces deux-là sont unis. Unis par une amitié profonde et sincère, que l’on devine indéfectible. Unis par un amour commun pour la musique intimiste. Il y a 5 ans, cette union avait donné naissance au très beau Black Pudding, pour lequel on n’osait plus espérer une suite. La voici. Et elle est telle qu’on pouvait l’imaginer.

Mark Lanegan et Duke Garwood ne s’étaient pas perdus de vue et sur With Animals on a le sentiment qu’ils ne se sont jamais quittés. L’entente est évidente. Dans le plus grand des calmes, on déguste un disque aussi fin que minimaliste. Un disque qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture mais qui ne délaisse pas les arrangements (nombreux et raffinés) pour autant. Un disque qui s’écoute au crépuscule ou à la nuit tombée. Comme ce « Save Me » hanté qui semble filtrer à travers une brume épaisse.

Un album d’ores et déjà hors du temps sorti en plein cœur d’un été à dominance caniculaire alors qu’on s’imagine plutôt l’écouter au coin du feu, simplement accompagné du bruit des braises qui crépitent. Quelques cordes caressées et distordues par Duke, quelques vers murmurés par Mark, il en faut peu pour nous toucher en plein cœur (« Feast To Famine »). Après plusieurs escapades électroniques sur ses derniers albums, il est bon de retrouver la voix de Lanegan dans un univers blues/folk classique qui lui sied parfaitement et qui commençait à nous manquer (les superbes « My Shadow Life » et « One Way Glass »). Dans le plus grand dépouillement, la magie opère (« Desert Song » et sa guitare à nu, les notes prolongées indéfiniment sur « Lonesome Infidel » qu’on pourrait croire issus d’un Boards Of Canada, et les sifflements du grand Mark).

Hormis une légère monotonie qui peut s’installer vu la grande homogénéité du disque qui ne cesse de nous caresser dans le sens du poil (à l’exception de “Spaceman” où Duke taquine sa six-cordes comme un vieux bluesman et Lanegan retrouve un entrain mis de côté jusqu’alors au profit de la méditation), pas grand chose à reprocher à ces deux-là qui nous offrent le privilège de pénétrer au cœur de leur univers si particulier. La mélancolie n’est jamais loin, la beauté est toujours là.

Jonathan Lopez

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