Margaret Catcher – Singularity

Publié par le 25 mars 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Atypeek Music/Pied de Biche/Tandori, 2017)

Cette bonne vieille Maggie ! Un sacré personnage mais aussi, surtout, une sacrée grognasse qui aura bien fait morfler le prolo english. On était bien parti pour élire sa version française mais il semblerait que cette option ait pris du plomb dans l’aile suite à un assassinat politique sans précédent (c’est vrai quoi si on peut plus rincer la famille, se faire offrir de beaux costards et inviter l’ami Poutine à moindres frais, que nous reste-t-il ?). Au lieu du malheureux François pour nous rappeler Maggie, on a récupéré un groupe quelque peu incongru répondant au doux nom de Margaret Catcher. Pas sûr qu’on ait perdu au change…

On a en tout cas gagné quelques très bonnes chansons (bien que ce terme étant sans doute le moins approprié possible pour définir leur musique). Des “chansons” aux structures bien alambiquées façon math rock le tout saupoudré de synthés rétro/cheapouilles/bien barrés et parfois complétées par une bonne vieille voix robotique à la Kraftwerk. Ça fait peur hein ? Mais non les amis c’est sympa comme tout.

Margaret Catcher c’est un peu comme si l’intello chiant que vous imaginez faire des équations pour s’endormir, était convoqué au tableau et se mettait à faire des fuck à la prof et à partir dans une danse improbable devant vos yeux ébahis (l’imparable groove matheux de “Emergency” ou “We Want More”, le délirant “Zouki Zouki” qui semble nous inviter à jouer à Mario Bros sous LSD avec Francky Vincent qui passe devant l’écran de temps en temps pour nous glisser deux trois conneries – non salaces toutefois les conneries).

Une fois que vous avez cerné le personnage, ce n’est pas forcément évident de le suivre dans tous ses délires. Mais il va sans dire que ce duo a des choses à dire, des styles à explorer et le fait avec un enthousiasme et une excentricité qui nous mettent en joie (à commencer par le génial morceau éponyme).

Plutôt que d’avoir plein d’idées et de les disséminer tout au long de l’album, Margaret Catcher prend le parti de toutes les mélanger au sein d’une seule et même chanson. Et de décliner l’opération sur 12 titres. En résulte un disque finalement très cohérent dans sa folie et qui vous donnera autant d’hallucinations auditives que de fourmis dans les jambes.

JL

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