Kerretta – Pirohia (Golden Antenna)

Publié par le 10 septembre 2014 dans Chroniques, Toutes les chroniques

kerrettaIl est probable que vous n’ayez jamais entendu parler de ce groupe néo-zelandais et c’est bien dommage pour vous. Je me charge donc des présentations.

Originaire d’Auckland, le quatuor sévit depuis 2007 et n’en est pas à son coup d’essai puisque Pirohia est déjà leur 3e album. Catalogué post-rock (parce qu’il faut bien cataloguer les groupes pour s’y retrouver), Kerretta est de ceux qui comme Isis ou plus récemment Minot n’hésitent pas à s’aventurer en terres metalleuses quand il s’agit de bien se faire entendre.

Les deux premiers titres de ce Pirohia (“Ossein Trail”, “The Roar”), très prenants, nous emmènent loin, guidés par des instruments libérés de tout carcan.

Comme sur ce magnifique ciel qui orne la pochette, le temps est incertain, le climat fluctuant. Les éclaircies peuvent être passagères et précédées d’orages violents (“The Roar” et son impressionnante débauche d’énergie)…

Entre contemplation et agression sans sommation, Kerretta aime nous prendre à revers à l’image de l’étourdissante “Warnlands”, à la fois lourde et aérienne. Pirohia intrigue en premier lieu puis captive totalement. Quand on entend de si belles plages instrumentales, quand les instruments se suffisent à eux-mêmes, on en viendrait presque à se demander pourquoi certains groupes embauchent des chanteurs.

Des titres sont plus dispensables comme “Iron Hail” et ses 6 minutes 30 qu’on sent passer ou “Kawea Tatou Ki Nga Hidi” quand Kerretta tente de renouer avec ses racines tribales et ne convainc qu’à moitié. Voilà qui est dit mais c’est bien trop peu pour ternir un bilan des plus reluisants. Oubliant les violents soubresauts qui agitent les titres précédents, “The Last Rivers” vient conclure les débats en nous proposant une superbe épopée sauvage pour panser nos plaies.

La nature est belle, vaste mais aussi imprévisible et indomptable. La musique de Kerretta l’est tout autant.

Si le groupe semble exprimer tout son potentiel avec intermittence, ce qui peut se révéler frustrant, il fait toutefois l’étalage de son talent de conteur d’histoires musicales tantôt inquiétantes, tantôt réjouissantes, presque toujours palpitantes.

JL

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