John Garcia – The Coyote Who Spoke In Tongues

Publié par le 2 mars 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Napalm, 2017)

Ce qu’on peut être médisant parfois. Regardez les mots que j’employais pour attaquer ma chronique du précédent disque de John GarciaJohn Garcia fait toujours peu ou prou la même chose. John Garcia n’a pas une voix d’une sidérante beauté.”

Rangez vos guns toutefois, les adorateurs du roi du désert, je me montrais enthousiaste sur le contenu dudit album. Mais depuis ce jour le père John, fidèle lecteur d’Exitmusik, ruminait dans son coin et s’était juré de prendre son temps pour sortir son successeur, dont l’unique but serait de me faire mentir.

Voici donc un album de John Garcia bien différent de ce qu’il a l’habitude de nous proposer. Ok John, tu marques un point. Forcément du stoner acoustique ça ne ressemble plus vraiment à du stoner. Le pari était donc somme toute relativement risqué. “Relativement” parce qu’avec 4 morceaux de Kyuss, il a pris soin de ne pas déboussoler totalement l’auditeur.

On aurait pu penser que mélanger morceaux cultes et nouveaux morceaux n’était pas forcément la meilleure idée pour mettre en valeur ces derniers. Mais figurez-vous qu’ils s’en sortent plutôt très bien. En ouverture “Kylie” est une franche réussite (et on serait curieux de l’entendre en version électrique !). “Argleben II” ou la très entrainante “Hollingworth Session”, sans être des chefs-d’oeuvre inoubliables, font également mouche. Et on retrouve en fin d’album, une version live de “The Blvd” (présent sur le précédent disque) aux atours bluesy fort séduisants.

Ceci étant dit, la grande et belle surprise demeure la réinterprétation des classiques de Kyuss, que John Garcia laisse vivre et n’ont pas besoin des riffs monstrueux de Josh Homme pour marquer les esprits. Mention spéciale à “Gardenia”, transfiguré en folk minimaliste, là où elle faisait figure d’ouragan dévastateur en ouverture de Welcome To Sky Valley. Ou “Green Machine” sur lequel Garcia beuglait virilement auparavant et qui, ici opte pour un murmure délicat.

Sans surprise “Space Cadet” est celle qui a subi le lifting le moins sévère (puisqu’elle était déjà acoustique) mais Garcia y chatouille les aigüs avec brio (avec qui ?) prouvant aux médisants dont je fus qu’il a bien une voix superbe… Ok John, mille excuses.

La formidable “El Rodeo” et ses slides de guitare jouissifs vient entériner la démonstration que le défi un brin périlleux du passage à la gratte sèche est relevé haut la main.

On résume donc : John Garcia ne fait pas toujours la même chose, John Garcia a une très belle voix et chante remarquablement bien. Le troisième point que j’avais évoqué à l’époque dans ma chronique était le suivant “John Garcia n’égalera plus jamais les albums de ses débuts avec Kyuss“. Alors autant y aller franco, le sieur Garcia a l’air un peu nostalgique de Kyuss et on rêverait d’une reformation (même si c’est – que – pour le fric)… mais ça on sait très bien que ça n’arrivera jamais. Pas vrai John ?

JL

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