Idles – Brutalism

Publié par le 22 décembre 2017 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Balley, 2017)

C’est l’un des phénomènes de l’année. Inconnu il y a un an, Idles truste aujourd’hui tous les tops 2017. Mérité ? Pas volé, en tout cas.

Car l’énergie dégagée par ce Brutalism (qui porte sacrément bien son nom) est phénoménale. En ce moment, le british furax qui chie sur tout ce qui l’entoure a bonne presse. Il ne faut d’ailleurs pas chercher bien loin pour trouver des points communs entre Idles et Sleaford Mods. A commencer par ce “chant” débité/dégurgité/clamé/beuglé avec le bon accent de prolo anglais (“Date Night”, “Rachel Khoo”). Une verve inépuisable et un verbe riche. Des bons mots et insanités qui pleuvent.

L’entrée en matière (“Heel/Heal”) ne laisse guère de place au doute. Ça cogne vite, fort et encaisse qui pourra. Une violence brute so (english) punk, mais la basse proéminente qui semble constamment indiquer la voie à suivre ramène tout ce beau monde dans l’univers post punk. La frontière est mince, les allers/retours fréquents, à tel point qu’on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser. Mais on danse, pour sûr.

Seul souci – et autre point commun avec le groupe de Nottingham – quelques singles incendiaires (les phénoménaux “Well Done” et “Mother”, l’excellent “Exeter” malgré son refrain fainéant) prennent le pas sur l’ensemble du disque, trop répétitif. Obsédé par certaines punchlines (“the best way to scare a Tory is to read and get rich“, “I know nothing, i’m just sitting here looking at pretty colors.. Motheeeeer… Fuckeeeer“), on a un peu du mal à passer à autre chose et à enlever le doigt de la touche repeat.
Après avoir dézingué tout le monde, le chanteur, Joe Talbot, s’offre un slow réussi (“Slow Savage”) et nous prouve qu’il est tout à fait capable de nous surprendre, en plus de nous latter les bollocks.

Un peu plus de surprise, et de variéte. Voilà sans doute ce qu’il manque à Brutalism pour être tout à fait réjouissant. On ne doute pas un seul instant que l’expérience live doit valoir son pesant de Carlsberg mais sur disque on a envie d’espérer plus. Sinon on n’achètera que les 45 tours.

JL

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