Fuzz – II (In The Red)

Publié par le 7 novembre 2015 dans Chroniques, Toutes les chroniques

fuzzPlus le temps passe, plus Ty Segall élargit son spectre. Désormais on ne vous fait plus systématiquement les grands yeux quand vous évoquez son nom en compagnie d’incultes de la musique. C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.

Tant mieux pour lui, mais il n’est désormais plus notre petit secret bien gardé. Ty est devenu hype un peu malgré lui. Enfin il est quand même responsable. A force d’alimenter les bacs d’excellents albums de façon chronique, il fallait bien que ça lui tombe dessus un jour. Si le rythme de ses sorties a légèrement diminué depuis un an ou deux, le nombre de ses projets est toujours assez impressionnant.

Ici on parle de Fuzz, son délire proto metal initié l’an dernier avec Charles Moothart, le bon pote toujours partant pour une nouvelle session jam/enregistrement. On n’a pas spécialement besoin de le préciser mais le premier album était une franche réussite. Pour ce deuxième effort, un changement à la basse, exit Roland Casio, remplacé par Chad Ubovitch, leader des Meatbodies qui fait vrombir ici sa 4 cordes plus souvent qu’à son tour. Segall maltraite toujours les fûts plutôt que sa guitare.

Et sinon qu’est-ce qu’on a là-dedans ?
Des guitares qui tabassent, des riffs qui bombardent, des solos inflammables… Du Fuzz quoi.

Tout est très démonstratif, hurleur mais pas toujours inoubliable (“Say Hello”, “New Flesh” ou la conclusive “II” qui n’avait peut-être pas besoin de tutoyer les 14 minutes). Dans l’ensemble les compos sont moins inspirées que sur le premier album et sur la longueur on peut trouver ça assez redondant.

Sortent tout de même du lot la très stoner “Let It Live” et sa basse lourde, “Pollinate” qui canarde à tout va et survive qui pourra. Ou Segall qui se plait à singer Ozzy Osborne sur “Bringer Of Light”. Mais le bilan demeure moins flamboyant.

Si Ty Segall semble décidément incapable de sortir un mauvais album, il va falloir se faire à l’idée que parfois dans le tas, certains seront moins indispensables que d’autres.

JL

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