Dirty Deep – Tillandsia

Publié par le 5 janvier 2019 dans Chroniques, Toutes les chroniques

(Deaf Rock, 30 novembre 2018)

Nous avions déjà pu constater le talent de Dirty Deep lors du festival de Binic quand il était venu défendre Back To The Roots, son premier album, il y a une dizaine d’années. A l’époque, le groupe n’était incarné que par Victor Sbrovazzo qui œuvrait en mode one man band. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et la tête pensante du groupe est désormais entourée d’un batteur et d’un bassiste, à l’heure de livrer son 4ème album sous le label strasbourgeois Deaf Rock Records.

Dès la première écoute, ce blues du delta sent bon le bayou. Rien de révolutionnaire, certes, mais à la différence de Greta Van Fleet qui frôle la parodie de Led Zeppelin, le trio alsacien s’approprie cette musique et nous la fait partager avec inspiration et énergie, à la façon d’un Raconteurs français.

Dès le premier morceau “Road Dawgs” on se lève, non pas pour se taper un yaourt, mais pour taper des mains avec eux sur ce gospel et chanter à leur côté avec notre plus belle chemise à carreaux sur les épaules.

Les morceaux blues rock s’enchainent à merveille avec des riffs qui restent en tête (“Sunday Church”, “Shake It!”, “Hanging On A Oak Tree”, “Wild Animal”) et des ballades efficaces (“You’ve Got To Learn”, “By The River” et la très country “Last Call To Heaven”).

Un retour aux sources qui s’achève par la bonus track bien nommée “Whiskey Song”. Entouré de sir Jim Jones en personne à la production, Dirty Deep nous livre un blues poisseux et ténébreux qui nous replonge avec bonheur dans les plus belles heures du blues du Delta. On aurait tort de s’en priver.

Alain Dutertre

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